Sécurité à l'hôpital

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Mieux vaut prévenir que guérir. Cet adage ne saurait être plus vrai qu'en matière d'infections nosocomiales. D'autant que quelques précautions simples suffisent à réduire considérablement les risques. Précautions d'ailleurs valables pour le médecin mais aussi pour les patients et les visiteurs.

Voici quelques bons gestes à suivre

 
Le lavage des mains est primordial, aussi bien pour les médecins que pour les patients et les visiteurs. ©  Images
 

Pour les patients :

» Avant toute opération chirurgicale, il est impératif de prendre une douche antiseptique minutieuse.

» Si la zone à opérer doit être rasée, cela doit se faire à la tondeuse et non au rasoir mécanique.

» Ne jamais manipuler le matériel (sonde, cathéter, etc.) soi-même.

» Plus que jamais, une bonne hygiène corporelle s'impose : se laver les mains après être allé aux toilettes, notamment, est très important.

» De son côté, le Dr Denis attire l'attention sur la responsabilisation des patients. "De plus en plus d'actes chirurgicaux ont lieu en ambulatoire : les patients ne passent qu'une journée à l'hôpital puis rentrent chez eux pour la convalescence. Or il est très important que les soins tels que les pansements soient faits avec beaucoup d'hygiène. Sinon il y a là aussi risque d'infection." Bizarrement, ces infections, puisqu'elles ont lieu au niveau de la zone opérée, sont considérées comme nosocomiales.

Pour les visiteurs :

» Ne pas venir à l'hôpital si vous souffrez d'une maladie contagieuse, notamment respiratoire.

» Eviter les fleurs coupées ou en pot. Si toutefois on ne peut se résoudre à les abandonner, mettre quelques gouttes d'eau de javel dans les fleurs coupées.

» Toujours se laver soigneusement les mains avant et après la visite.

Pour le personnel soignant :

» Toujours se laver les mains soigneusement (alcool par exemple) entre deux patients ou deux activités.

» Porter des gants dans des situations à risque et changer entre chaque patient.

» Utiliser dès que possible du matériel à usage unique.

"Le matériel à usage unique est recommandé"

» Désinfecter le matériel et les surfaces entre chaque patient.

Le médecin de l'hôpital Tenon est sceptique quant à l'application de ces recommandations faites aux médecins. "Dans l'absolu, ils sont tous réceptifs quand on leur explique qu'il faut se laver les mains, stériliser, etc. Dans les faits, quand on leur demande pourquoi ils ne le font pas, ils expliquent qu'ils manquent de temps, qu'ils ne disposent pas du matériel adéquat, etc."

D'autres mesures

Il est possible d'améliorer encore les résultats encourageants de ces dernières années. Pour ce faire, des Etats généraux ont eu lieu l'an dernier. Parmi les participants, l'association le LIEN a fait plus d'une vingtaine de recommandations. "Nous préconisons notamment d'étendre la notion de maladie nosocomiale à la médecine de ville, note Claude Rambaud. Que dire des conditions d'hygiène chez un médecin généraliste ? Là aussi, les patients peuvent facilement attraper des infections."

L'association préconise également une meilleure information du patient lorsqu'il contracte une telle maladie, ainsi qu'une prévention renforcée. Un lavabo et une solution antiseptique disponible pour chaque lit, telle est l'une des revendications élaborées dans la Déclaration de Paris. Le LIEN souhaite également que, pour l'avancement des directeurs d'établissements de santé, on prenne en compte les résultats du tableau de bord de l'établissement.

Le Dr Denis regrette, quant à lui, que la déclaration de toutes les infections nosocomiales ne soit pas obligatoire. "Théoriquement, on doit les déclarer depuis 2002, mais la loi ne précise pas auprès de qui. Un décret devait confimer et préciser la procédure, qui n'est jamais arrivé." Un tel système existe déjà en Suisse, par exemple. Aux Etats-Unis, les établissements qui omettent de déclarer certaines infections nosocomiales s'exposent à des sanctions financières.

Autre requête du médecin : "Aussi étrange que ça puisse paraître, les fabricants de matériel médical ne pensent pas toujours, ou ne veulent pas penser, à la stérilisation. Ils n'indiquent pas comment procéder pour désinfecter tel ou tel instrument et cela peut poser de vrais problèmes quant au type de désinfectant à utiliser, etc."


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