Sécurité à l'hôpital

En savoir plus

 
 

Soyons honnête : il est impossible d'éradiquer totalement les maladies nosocomiales. Les bactéries sont présentes partout et créer un champ stérile à la taille d'un hôpital relève du rêve éveillé. Mais il est possible de réduire considérablement ces risques, par des gestes appropriés et une surveillance vigilante. Les choses ont déjà considérablement évolué depuis les années 1990.

Parmi les mesures mises en place :

» En 1994 sont nés les premiers Comités de lutte contre les infections nosocomiales, dans le cadre d'un plan de lutte contre ces maladies. Ces comités établissent 100 recommandations, une sorte de guide des bonnes pratiques pour faire chuter le nombre d'infections. Ces conseils, toujours d'actualité, sont mis à jour régulièrement. Des mesures contraignantes, notamment en matière de stérilisation, ont ainsi été instaurées. "Du coup, beaucoup d'établissements ne peuvent plus stériliser leurs propres instruments, commente Claude Rambaud. L'usage unique de certains ustensiles s'est beaucoup répandu et des normes de construction ont été imposées, au niveau de l'aération ou des conduites d'eau, par exemple. Et puis, en 2006, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé de l'époque, a fait une recommandation nationale sur l'usage systématique de solution hydro-alcoolique pour le lavage des mains. Ce n'était pas le cas auparavant."

» Un réseau de surveillance a été créé en partenariat avec l'Institut national de surveillance sanitaire (InVS). Il regroupe 300 à 700 établissements, selon les maladies scrutées.

» Dans le même temps, quelque 100 000 membres du personnel hospitalier ont reçu une formation sur les infections nosocomiales et 706 postes spécifiques ont été créés pour faire de la prévention.

» Depuis 2001, certaines infections nosocomiales doivent obligatoirement être signalées, notamment si les cas sont jugés rares ou particuliers, particulièrement graves ou lorsqu'il y a épidémie.

» Depuis 2005, un tableau de bord des infections nosocomiales, unique en Europe, a été instauré. Plusieurs indicateurs sont mis en place, qui permettent d'obtenir un score de "performance" de chaque établissement participant. "Les établissements obtiennent un score de A à E, explique le Dr Michel Denis, de l'hôpital Tenon. Chaque année, les indices deviennent un peu plus exigeants et un peu plus précis." Parmi ces indicateurs, on retrouve l'indice des activités de lutte contre les maladies nosocomiales (ICALIN), mais aussi celui de consommation des solutions hydro-alcooliques et le résultat d'une enquête de surveillance des infections du site opératoire (Surviso). Ces indicateurs permettent de comparer les établissements de santé entre eux, notamment au niveau de la prévention. Ils sont rendus publics sur le site du ministère de la Santé.

» Une enquête de prévalence a lieu tous les cinq ans depuis 1996. "Il s'agit de mesurer le nombre d'infections nosocomiales, dans tous les hôpitaux, à une journée donnée. C'est intéressant, mais un peu comme une photographie d'une situation à un instant T, explique Michel Denis. Les conclusions de l'enquête de 2006 ne sont pas encore connues mais il semblerait que le taux d'infections nosocomiales ait un peu baissé, sans que cela soit spectaculaire non plus.


Magazine Santé Envoyer Imprimer Haut de page
   
A VOIR EGALEMENT
Votre avis sur cette publicité