"C'est dans les quelques prochaines années que tout va se jouer, estime
le Dr Neira. Si le public prend conscience de l'importance pour sa santé de lutter
contre la pollution, les choses peuvent tout à fait bien tourner. Partout dans
le monde, des exemples prouvent qu'une politique volontaire de lutte contre la
pollution a des effets quasi-immédiats. Un exemple frappant que celui de Bogota,
en Colombie. La situation était catastrophique. La mairie en a pris conscience
et a mis en place un plan pour diminuer la pollution. Aujourd'hui, la qualité
de l'air s'est considérablement améliorée et on constate également des bienfaits
connexes. Le nombre d'accidents de la route a diminué (moins de voitures dans
les rues, NDLR), les habitants font moins d'allergies et la ville a connu un véritable
développement socio-économique. Elle attire beaucoup plus les hommes d'affaires
que par le passé."
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Mieux respirer demain, c'est possible, si tout le monde se
mobilise. Photo © Images
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"Un surcoût d'adaptation inévitable." |
Autre exemple : la Chine vient de se lancer dans la construction d'une ville
qui sera entièrement pensée en termes de respect de l'environnement et donc de
l'être humain. "Il y a beaucoup d'initiatives très intéressantes de ce genre
de par le monde", se réjouit Maria Neira. Même enthousiasme chez Dominique
Gombert. "Depuis les années 1990, des efforts considérables ont été faits pour
maîtriser la pollution : recherche de nouveaux carburants, pots catalytiques,
etc. Et cela a eu un impact très substantiel. Mais il ne faut pas s'arrêter
là."
Oui, mais vivre en respectant l'environnement, ça coûte combien ? "Il y a toujours
un surcoût d'adaptation, admet le directeur adjoint de l'Ineris. Si j'achète
un véhicule électrique, il sera plus cher. Mais sur la durée et collectivement,
je m'y retrouve largement. Je pense qu'un débat sur la fiscalité de ce type de
produits s'impose. Il faut trouver des méthodes pour réduire ce coût d'adaptation
qui peut rebuter. Je pense que ce point sera largement abordé lors du Grenelle
de l'environnement à la rentrée."