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Mais pourquoi nous mettons-nous en colère ?
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"La colère provient
d'une frustration" |
D'où vient la colère ?
"Comme toutes les émotions la colère est une adaptabilité
de l'organisme pour répondre à certaines situations d'urgence. Elle
permet de montrer aux individus de son espèce que notre
organisme est prêt au combat. On transmet un message. Quand
on voit quelqu'un en colère on sait qu'il faut éviter certains
gestes voire la personne toute entière. Par contre, impossible
d'affirmer que le caractère colérique de certaines personnes
a une cause génétique. Les études à ce sujet ne sont pas
assez abouties."
» D'un
point de vue psychologique, la colère provient d'une
frustration. Elle peut aussi venir d'une situation de perte
où l'on pense que rien n'est perdu pour récupérer l'objet
de la perte ou changer la situation.", explique Stéphane
Rusinek. La colère est donc, avant tout, une réaction primitive
pour faire face au danger. Mais elle reste aussi un mode
de communication qui nous permet de faire ressentir aux
autres ce que l'on ressent. Dans son livre "Agir sur les
émotions", Stéphanie Hahusseau considère ainsi la colère
comme un signal d'alarme qui "nous avertit que l'on envahit
notre territoire, qu'on nous frustre, qu'on abuse de nous,
qu'on nous agresse.". Autant d'éléments qui nous indiquent
que la colère, malgré tous ces aspects négatifs, a une fonction
bienfaitrice et peut se révéler utile dans certaines situations.
D'où l'importance de comprendre ses colères, de chercher
leurs origines et de ne pas les refouler. "Mais cela n'est
pas une excuse pour se mettre en colère", souligne Stéphane
Rusinek.
À quoi sert la colère?
Comme toutes les émotions, la colère joue, sur le plan
psychique, un rôle d'informateur sur le degré de satisfaction
de ses besoins. Lorsque tous nos besoins sont satisfaits,
une grande joie peut envahir notre corps et notre esprit.
Au contraire, lorsque les désagréments s'enchaînent,
nous ressentons rapidement de la tristesse ou de la peur.
La colère intervient lorsque l'équilibre
"Il est tout
a fait adapté que nous ressentions de la colère
et que nous l'exprimions" |
est rompu dans un aspect de sa vie. En usant de la colère,
nous essayons de changer ou de faire évoluer cette situation
donnée. Cette émotion demande à notre corps de mobiliser
une grande dose d'énergie afin de se "préparer au combat."
et de vaincre l'obstacle qui nous empêche de parvenir à
un état de satisfaction. Dans la mesure où elle se développe
selon le processus vital d'adaptation, la colère n'engendrera
pas de conséquences néfastes sur un plan personnel et social.
"Elle peut par ailleurs servir à canaliser ses tensions
", ajoute Stéphane Rusinek. Pour Stéphanie Hahusseau, auteur
du livre "Agir sur ses émotions", la colère
ne doit pas seulement être perçue comme une émotion négative
et néfaste : "Il est tout à fait adapté que nous ressentions
de la colère et que nous l'exprimions."
S'indigner et se faire respecter
L'auteur ajoute : "La colère représente nos facultés
d'indignation, elle nous donne de l'énergie pour lutter
contre des injustices, elle nous implique dans la lutte
contre les maux de ce monde. La colère est nécessaire dans
le sens où, si nous n'en voulons jamais à l'extérieur, nous
la retournons contre nous-mêmes et nous sentons coupables.
La colère permet de remettre en question les perceptions
négatives de soi-même. Dans certaines situations, exprimer
sa colère à autrui peut nous aider à nous faire respecter
car elle signifie que nous nous respectons nous-mêmes."
Cette vision positive de la colère est pondérée par les
propos de Didier Pleux, qui, à travers son livre "Exprimer
sa colère sans perdre son contrôle", décrit la colère comme
une marque de vulnérabilité, inefficace, douloureuse et
autodestructrice. Ajoutant même que dans certains cas, elle
peut traduire un désir insensé d'être surtout ce que l'on
n'est pas.