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La colère peut-être une cause de souffrance
au sein d'un couple. ©
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"La colère se définit
comme une réaction à la frustration" |
De nombreuses ressources mobilisées
Toutes les émotions déclenchent en nous des bouleversements
physiques. La colère, comme la peur, la joie ou encore la
honte surgissent lorsque nous sommes soumis à un stress.
Conséquences : notre corps mobilise de nombreuses ressources,
le rythme cardiaque s'accélère, l'afflux sanguin et notre
sensibilité nerveuse sont plus importants, les poils se
hérissent, le visage devient rouge et nous subissons de
puissantes décharges hormonales. Au fil du temps, les accès
de colère peuvent avoir un effet néfaste sur l'organisme
et provoquer des ulcères à l'estomac.
Sur le plan psychologique, la grande majorité des gens
ne souffrent pas de cette émotion. Ils parviennent à
la gérer et à l'atténuer dans leur quotidien. Dans ces cas-là,
la colère n'a aucune incidence sur les relations sociales
et professionnelles. "Une fois la colère terminée, la tension
retombe et à partir de là tout est oublié. Il n'y a plus
de problème derrière", ajoute Stéphane Rusinek. Malheureusement,
pour certains, la colère peut se révéler être une
véritable source de conflit et de souffrances. C'est le
cas des personnes dites "colériques". Pour Stéphane
Rusinek, "un individu trop colérique restreint ses relations
sociales. Trop user de la colère signifie aussi que l'on
use trop de ses ressources et cela nous entraîne à avoir
de plus en plus d'expériences émotionnelles négatives."
Dans son livre, Didier Pleux explique que les personnes
colériques, constamment dans l'exigence, ne tiennent compte
que de leur réalité et ont une tendance nette à exagérer
les désagréments du quotidien et donc à amplifier
une simple frustration en une émotion disproportionnée.
Ce qui entraîne souvent dispute et agressivité au sein d'une
famille, d'un couple mais aussi d'une entreprise.
Exprimer sa colère
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Faut-il garder ses colères
pour soi ?
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"Ne pas exprimer ses tensions
nous rend plus vulnérable" |
"Les gens colériques se sont habitués à ce mode de communication
par une éducation qui a sans doute favorisé cette habitude
de colère. Par contre, il est aujourd'hui impossible d'établir
une quelconque cause génétique à la colère", souligne Stéphane
Rusinek. Pourtant, au sein de notre entourage, nous connaissons
tous une personne plus réactive que la normale. On dit
souvent de cette personnes qu'elle a "le sang chaud"
ou encore "un fort tempérament", alors qu'elle cache parfois
un manque de confiance en elle, ou une anxiété exacerbée.
Reste que les colériques souffrent eux aussi de leur comportement.
Mais ce ne sont pas les seuls. En effet, si être dans l'excès
permanent n'apporte rien de bon, se contenir trop souvent
et cacher constamment sa colère dans des situations de frustrations
importantes peut être tout aussi négatif." Cela va augmenter
le sentiment de frustration, entraîner des ruminations énormes.
Le fait que les tensions ne se soient pas exprimées
peut amener la personne à être plus vulnérable." constate
Stéphane Rusinek.
Révéler sa force et son
caractère
Didier Pleux va plus loin. S' il reconnaît que les colères
justifiées sont rares, il note tout de même que dans certaines
situations, la colère peut s'avérer être un révélateur de
force et de caractère. Sur le plan énergétique, le psychologue
soulève cette question pertinente : "Où un sportif puiserait-il
sa force pour se dépasser et vaincre l'adversaire ?".
Tout sportif a en effet besoin de ressentir une sorte de
hargne pour atteindre le but qu'il s'est fixé. C'est d'ailleurs
de là que vient l'expression la rage de vaincre.
A l'école ou au travail, le fait de se faire réprimander
ou critiquer déclenche chez nous une sorte de colère
qui peut ensuite devenir une émulation et donc nous pousser
à être meilleur. Psychologiquement, la colère peut induire
des réactions très positives dans nos comportements. Mais
pour cela, elle ne doit pas nous submergée. Et donc, être
toujours maîtrisée.