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Sujet illustré

 

Le Professeur Bertrand Dautzenberg est pneumologue à la Pitié Salpêtrière. Selon lui, il n'y a pas de règle pour arrêter de fumer, c'est au cas par cas.
 

A quoi servent les consultations tabac et à qui s'adressent-elles ?

Les consultations hospitalières de tabacologie ont été formalisées il y a 6 ans et aujourd'hui il y en a 508 en France au sein des hôpitaux. Elles s'adressent à tous les fumeurs qui désirent s'arrêter et particulièrement aux gros fumeurs dépendants, ou aux fumeurs qui auraient connus de nombreux échecs.

Si les demandes varient en fonction des événements politiques et sociaux (rentrée, 1er janvier, hausse du prix du paquet…), tous les efforts sont faits pour que le délai d'attente reste court et en tout cas jamais supérieur à 1 mois. C'est important de pouvoir répondre rapidement aux demandes, notamment lorsqu'un fumeur a absolument besoin d'arrêter pour une intervention chirurgicale, ou en cas de grossesse par exemple. A noter que contrairement aux médecins spécialistes qui dans le cadre des nouveaux parcours de soin ne sont plus consultables sans passer avant par le médecin traitant, l'accès aux consultations tabac est direct.

Comment se passe la 1ère consultation ?

La première consultation se fait soit en groupe soit individuellement et dure généralement de 40 minutes à 1 heure. Le médecin tabacologue dispose ainsi de temps pour comprendre les motivations du fumeur, pour connaître ses précédents échecs… bref pour recueillir le plus d'information sur son vécu de fumeur. En parallèle, le médecin recueille des informations médicales : il note son poids et sa taille, il prend sa tension. Il établit également son degré d'intoxication et de dépendance grâce à des tests simples. Ensuite, le médecin fixe avec le fumeur trois choses : la date de l'arrêt, les techniques de sevrage et le planning à suivre. Il n'y a pas de règles fixes établies, tout se décide avec le fumeur, selon son vécu, selon ses attentes, c'est vraiment du "sur mesure" !

C'est notamment au fumeur de choisir quel jour il préfère arrêter. Par exemple ce sera un vendredi s'il préfère arrêter avant un week end, ou au contraire un lundi matin s'il sait que le week end est plus critique pour lui. En ce qui concerne le " comment ", le médecin propose à la fois des traitements médicamenteux, et à la fois des conseils d'hygiène de vie (sommeil, comportement, alimentation…). Par exemple pour éviter la prise de poids, le tabacologue donnera des conseils concrets pour savoir quels aliments éviter ou comment constituer ses plats.

Et après, quels sont les résultats ?

Après cette première consultation, suivent d'autres consultations, plus ou moins nombreuses. La plus importante c'est celle qui suit la date d'arrêt, généralement la semaine suivante. Ensuite, il faut environ 5 à 6 consultations pour accompagner l'ex-fumeur. Elles s'échelonnent différemment selon les cas mais on essaie d'établir un suivi long, avec notamment une visite à un an de l'arrêt. Ces consultations permettent de suivre l'ex-fumeur, de le motiver et éventuellement de corriger ses erreurs.

La notion de suivi est primordiale. Les rendez-vous sont fixés et permettent ainsi de " tenir " entre deux dates. C'est aussi l'occasion de parler des événements qui pourraient le faire rechuter afin de les anticiper. Par exemple, on aborde souvent les problèmes liés à l'alcool. En effet, le fait d'aller une soirée où il y a de l'alcool va lever certaines inhibitions et il se peut que, malgré lui, l'ex-fumeur se laisse tenter par une cigarette. Le fait d'anticiper une situation peut aider l'ex-fumeur à mieux la gérer. Question résultat, 50% fumeurs qui viennent en consultation s'arrêtent au bout de 3 mois. Mais évidemment, il n'y a pas de règle. Tout dépend de la motivation initiale, et du degré de dépendance.

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