DOSSIER
 
Septembre 2006

Vers un usage nocif : où commence la dépendance ?

Le passage de l'usage thérapeutique des médicaments psychotropes vers un usage nocif, peut se faire sans que l'on s'en rende compte. Voici des conseils pour une consommation sans risque.
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Le risque : se servir de plusieurs ordonnances et commencer à changer les doses prescrites sans avis médical. Photo ©

Au même titre que l'alcool ou le tabac, les médicaments psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères, neuroleptiques) agissent sur notre cerveau et modifient notre comportement. Et surtout, lorsque leur usage est détourné ou non encadré médicalement, ils peuvent engendrer des effets indésirables, voire une dépendance.

 

Comment commence la dépendance ?

Lorsque des troubles psychiques s'éternisent, ou que de nouveaux symptômes apparaissent, le patient n'a de cesse que de demander de nouvelles prescritpions auprès d'un ou de plusieurs médecins. Et à mesure que la tolérance aux médicaments augmente, il peut être tenté d'augmenter les doses afin de ne pas ressentir une sensation de manque. Un processus d'automédication peut même se mettre en place. Le patient peut dès lors se servir de plusieurs ordonnances de médecins ou commencer à changer lui-même les doses prescrites.

Une étude réalisée par Ipsos en mai 2006 "Les Français et les médicaments : attitudes, comportements et perception des risques", montre la préoccupation des Français face à la dépendance aux médicaments. En effet, chez les consommateurs de psychotropes, 69 % déclarent avoir déjà pensé qu'ils ne pouvaient pas se passer de médicaments contre l'insomnie et 59 % déclarent avoir déjà pensé ne pas pouvoir se passer de médicaments contre le stress ou l'anxiété. Reste que le fait de le penser, n'implique pas forcément que c'est une réalité. Ainsi, 7 % des Français seulement déclarent l'avoir déjà vécu personnellement et 16 % disent avoir vu un membre de leur famille y être confronté.

 

Quels sont les symptômes de la dépendance ?

» L'impossibilité de résister au besoin de consommer.

» L'augmentation de l'anxiété en l'absence de la consommation habituelle.

» Le sentiment de perdre le contrôle pendant la consommation.

Par ailleurs, une surconsommation de psychotropes peut se mettre en place. Le consommateur multiplie les associations de médicaments et son quotidien est centré sur cette consommation. Enfin, les polytoxicomanies (médicaments psychotropes + alcool, médicaments psychotropes + héroïne) sont dangereuses pour la santé. Conjugués, leurs effets sont en effet amplifiés.

 

Sommaire

Des conseils à retenir !

Les psychotropes ont des effets thérapeutiques indéniables mais pour éviter tout dérapage, donc le passage d'un usage simple et thérapeutique, à un usage nocif, il est indispensable que leur consommation se fasse sous contrôle médical.

» Ne réutilisez pas d'anciens médicaments psychotropes sans avis médical et sans une nouvelle prescription.

» Ne donnez pas vos médicaments à une autre personne, une prescription est en effet individuelle et personnelle.

» Toute déprime ne se résoud pas par la prescription d'un antidépresseur, toute anxiété par la prescription d'anxiolytique et tout trouble du sommeil par la prescription d'un hypnotique. Seul le médecin peut en juger et proposer une solution adaptée à chacun.

» Les tranquillisants, les hypnotiques et les antidépresseurs ne sont pas dangereux pour la santé, du moment que l'on respecte les posologies et les durées de traitement.


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