Il a défrayé la chronique dans les années 1990. Peu de
temps après une campagne nationale de vaccination, en 1994, on l'a accusé
de déclencher la sclérose en plaques chez certains patients. Près
de 15 ans plus tard, cette polémique franco-française a resurgi
pendant quelques semaines, suite à une étude publiée en 2004
et semblant étayer cette rumeur. Mais plusieurs associations et fédérations
d'hépatologues ont depuis désavoué cette étude, relevant
beaucoup de biais méthodologiques susceptibles de fausser les résultats.
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Il est recommandé de se faire vacciner contre
l'hépatite B dès le plus jeune
âge. © Dmitry Naumov
- Fotolia
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Les trois hépatologues interviewés sont formels : il n'existe
pas de lien établi entre le vaccin contre l'hépatite B et le développement
d'une sclérose en plaques, cette maladie dégénérative
des nerfs. En outre, on ne sait pas, aujourd'hui, guérir l'hépatite
B. Le célèbre adage "Mieux vaut prévenir que guérir"
s'applique donc plus que jamais.
"Idéalement, nous préconisons que tous les nourrissons
soient vaccinés entre 0 et 3 ans, insiste le Professeur Didier
Samuel, hépatologue à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
Le vaccin est d'autant plus efficace qu'il est effectué tôt dans
la vie. Chez les petits, son efficacité est proche de 100 %. Chez
les jeunes adultes, cela chute à 80 %, pour tomber à 70 %
chez les personnes de 50-60 ans. C'est pourquoi nous souhaiterions voir le
vaccin contre l'hépatite B inscrit sur le calendrier vaccinal de la
petite enfance."
Même version chez le Pr Marcellin, qui insiste sur la nécessité
de se faire vacciner précocement : "On sait bien que les comportements
les plus à risque ont lieu vers l'adolescence, lorsque l'on débute
sa vie sexuelle et que l'on est moins conscient des dangers. Il est donc important
d'être déjà protégé à ce moment-là.
En outre, lorsque l'on est vacciné dans l'enfance, aucun rappel n'est nécessaire,
on bénéficie d'une protection à vie."
Dans certains cas, ce vaccin est devenu obligatoire :
» Pour les nourrissons dont la mère
est porteuse du virus.
» Pour les auxiliaires de puéricultures.
» Pour beaucoup de professions médicales
et paramédicales (infirmiers, aides-soignants mais aussi orthophonistes
ou encore pharmaciens
).
La procédure est très simple. Trois injections suffisent. La
seconde a lieu un mois après la première. La troisième et
dernière, entre six et douze mois après la deuxième. Aucun
rappel n'est ensuite nécessaire. Ce schéma peut ainsi facilement
se coupler avec les vaccinations recommandées dans le calendrier de l'enfance.
Les injections peuvent être réalisées par un médecin
ou par une infirmière, sur prescription médicale. Le vaccin est
remboursé à 65 % par la sécurité sociale,
chaque injection coûtant environ 20 euros. Il est totalement gratuit
lorsque la vaccination est obligatoire.