Les hépatites

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Vous venez de recevoir les résultats de votre analyse de sang et ils révèlent que vous avez été en contact avec le virus HBC ou HBC ? Pas de panique ! Des pas de géants ont été faits ces dernières années en termes de traitement. Mais il faut consulter rapidement, car ils sont d'autant plus efficaces qu'ils sont prescrits tôt dans la maladie.

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Outre une piqûre d'Interféron chaque semaine, le traitement de l'hépatite B comme de l'hépatite C comprend la prise quotidienne de comprimés d'antiviraux. © Benicce - Fotolia
 

Tout va commencer par une première consultation approfondie chez un hépatologue vers lequel vous aura dirigé votre médecin traitant. "Notre but est à la fois de déterminer la quantité précise de virus présente dans le sang, la gravité des dommages qu'il a déjà pu créer mais aussi la date de la contamination", explique Didier Samuel.

Quelques examens supplémentaires pourront donc être pratiqués : dosage des enzymes hépatiques produites par le foie, mesure de la dureté du foie via des ondes (fibroscan) ou encore éventuellement biopsie (prélèvement d'un minuscule morceau de foie pour l'analyser). Tous visent à déterminer si le foie a déjà subi ou non des dommages. "Ces examens sont très fiables pour les cas extrêmes, commente le Pr Samuel, c'est-à-dire pour les foies très abîmés ou ceux parfaitement sains. Entre deux, il est plus difficile d'avoir une estimation précise."

Dans le cas d'une hépatite C, on va également déterminer le génotype du virus. En effet, il existe en quatre exemplaires différents : C1, C2, C3 et C4. Tous ne se soignent pas aussi facilement, d'où l'intérêt de savoir contre lequel on se bat.

Soigner l'hépatite B

Avant toute chose, sachez que l'on ne soigne pas systématiquement une personne chez qui on a détecté la présence du VHB. Le virus ne sera pris en compte et traité que s'il se réplique, c'est-à-dire qu'il se multiplie, et que l'hépatite chronique est donc active.
"Il faut bien comprendre qu'à l'heure actuelle, on ne sait pas guérir de l'hépatite B, souligne Didier Samuel. En revanche, on peut soigner et rendre le virus indétectable dans le sang et donc inactif, selon le même principe que pour le VIH." Pour ce faire, deux traitements sont employés en parallèle.

» Une piqûre d'Interféron pégylé ou Interféron retard par semaine. L'Interféron est une protéine produite naturellement par les cellules immunitaires, qui est utilisée pour lutter contre les hépatites mais aussi contre certaines formes de cancers ou même à titre de prévention contre la rage, par exemple, lorsqu'une personne a été mordue. Dans le cas de l'hépatite B, ces piqûres seront pratiquées toutes les semaines pendant un an environ.

» Ce traitement est associé à la prise d'antiviraux purs, qui se prennent sous forme d'un comprimé, une fois par jour. Plusieurs molécules sont aujourd'hui disponibles, parmi lesquelles l'adéfovir, l'entécavir, la telbivudine ou encore le ténofovir.

Pour l'heure, cette association semble bien fonctionner et les résistances aux médicaments sont encore assez faibles. Mais l'on peut craindre qu'elles augmentent. Autre souci : comme pour le VIH, il est hors de question d'arrêter le traitement car la charge virale remonterait rapidement. C'est donc un traitement à vie qui s'impose au malade.

"Le traitement est efficace dans 70 % à 80 % des cas, précise le professeur Marcellin. Pour ces patients, on parvient à rendre la charge virale indétectable. En outre, de nombreuses recherches sont en cours pour soigner les autres malades, avec une bithérapie par exemple. On travaille également activement pour trouver des solutions qui permettent d'obtenir une guérison. La recherche dans ce domaine est très active en France, elle est fortement soutenue par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS)."

Guérir l'hépatite C

Contrairement au VHB, le VHC peut être éradiqué grâce aux bithérapies. A l'arrêt du traitement, s'il a fonctionné, le virus n'est plus présent dans le corps. Pour ce faire, le procédé ressemble à celui employé pour traiter l'hépatite B.
» Une piqûre d'Interféron pégylé est administrée une fois par semaine.

» La ribavirine est un "analogue nucléosidique" utilisé comme antiviral. Le malade doit prendre plusieurs comprimés par jour.

La durée du traitement varie entre six mois et un an, selon le génotype du virus. En effet, l'efficacité est variable selon la nature du VHC. "Pour les génotypes 2 et 3, on obtient environ 80 % de guérison après six mois de traitement. Pour les génotypes 1 et 4, c'est plutôt la moitié de guérisons, après une années de traitement", commente Didier Samuel.
Quant à la guérison totale du foie, elle dépend largement du stade de la maladie lorsqu'elle a été découverte. "Si les lésions sont peu importantes, il est possible que le foie se régénère. En revanche, si la cirrhose est déjà là, elle risque de rester. Mais dans tous les cas, les risques de progression des lésions sont très faibles." Des trithérapies, à base d'Interféron retard, de ribavirine et d'une autre molécule pourraient bientôt voir le jour, qui permettraient peut-être de venir à bout des hépatites C récalcitrantes.


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