Il existe sans doute depuis bien plus longtemps mais n'a été
identifié qu'en 1989 : le virus de l'hépatite C (VHC)
est tout petit et beaucoup moins contagieux que le VHB. "Pourtant, environ
500 000 personnes, rien qu'en France, sont porteuses chroniques de cette
hépatite", constate Patrick Marcellin.
Dans près des trois-quarts des cas, la transmission du VHC se fait par
voie sanguine. "C'est pourquoi les toxicomanes sont particulièrement
touchés par cette maladie. Ils représentent environ 80 % des
5 000 nouveaux cas dépistés chaque année",
note le professeur Marcellin. Dans environ un quart des cas, on ne sait pas comment
la maladie a pu être contractée. On suspecte une transmission via
un piercing ou autre tatouage, voire à l'hôpital, mais sans aucune
certitude. La transmission par voie sexuelle est extrêmement rare, contrairement
à l'hépatite B.
Souvent chronique
Il est donc relativement facile, aujourd'hui, de se protéger contre le
VHC. En revanche, une fois qu'il est contracté, il est plus redoutable
que le VHB. D'abord, l'hépatite C évolue elle aussi silencieusement.
La période d'incubation est de quatre à dix-sept semaines, après
quoi le virus peut provoquer une inflammation du foie sans que le malade s'en
aperçoive. Là encore, seule une personne sur dix subira des symptômes
tels que nausées, vomissements et jaunisse.
"Obésité et tabagisme sont des facteurs
aggravants" |
Attention, le passage à la chronicité est extrêmement
fréquent : environ 70 % des cas. Seule signe notable pendant des années,
une fatigue persistante. Comme pour l'hépatite B, le virus détruit
certaines parties du foie qui cicatrise en fabriquant un tissu fibreux. Un tiers
des hépatites C chroniques se transforment en cirrhose, dont 4 % à
5 % développera un cancer primaire du foie. En outre, l'hépatite
C chronique avancée provoque souvent un certain de nombre de symptômes
en dehors de la zone du foie. Elle peut par exemple être à l'origine
de problèmes de thyroïde, de fibromyalgies ou encore de lymphomes.
Certains facteurs contribuent à aggraver les conséquences de l'hépatite C :
c'est le cas de l'obésité et de l'alcool, comme pour l'hépatite B,
mais aussi du tabagisme, de la polytoxicomanie et d'une co-infection au VIH ou
au VHB. De même, le fait d'être un homme et d'avoir contracté
le virus relativement tard (entre 40 et 50 ans) semble jouer en la défaveur
du malade.