Les symptômes de l'hépatite étant la plupart du temps très
discrets voire inexistants, seul le dépistage permet de dire si l'on a
été ou non en contact avec le virus et si l'on est susceptible de
le transmettre. "Pour se protéger au mieux et, surtout, protéger
les autres, il faut bien connaître son statut sérologique,
souligne le professeur Marcellin. Les tests de dépistage sont là
pour ça. Ils sont simples, efficaces et devraient être pratiqués
par tout un chacun, même si l'on ne se considère pas forcément
à risque." Effectivement, rien de plus simple : une petite prise de
sang suffit pour connaître son statut sérologique. "On rajoute
cette demande lorsqu'on fait une analyse de sang pour le cholestérol, par
exemple", insiste Patrick Marcellin.
» Pour repérer une éventuelle
hépatite B, on va rechercher dans le sang la présence d'antigènes
HBS. Si le test est positif, cela signifie que l'on est porteur de l'hépatite
B.
Un second dosage sera alors demandé, afin de déterminer la quantité
de virus présente dans le sang. Si elle est indétectable ou très
faible, on considère que la personne est "porteuse saine", c'est-à-dire
que la maladie n'est pas évolutive.
En revanche, si la charge virale (quantité de virus dans le sang) est très
forte, c'est que la maladie est évolutive. Si cela dure plus de six mois,
on parle alors d'hépatite chronique.
» Pour repérer une éventuelle
hépatite C, le laboratoire va rechercher la présence d'anticorps
anti-VHC dans le sang. S'ils sont présents, cela signifie que le patient
a, ou a eu, une hépatite C. Afin de vérifier si le virus est toujours
là (70 % des cas) ou non, on va essayer de repérer le virus
lui-même dans le sang. Si le test est négatif, cela signifie que
l'on est guéri. En revanche, s'il est positif, cela signifie que l'on souffre
d'une hépatite C chronique.
A noter qu'un délai de trois mois après la dernière prise
de risque doit être respecté avant de faire le test pour qu'il soit
parfaitement fiable.
"Beaucoup de progrès ont été réalisés
ces dernières années en terme de dépistage", se réjouit
Patrick Marcellin. Il est aujourd'hui systématique et obligatoire pour
les donneurs de sang. L'hépatite B est également détectée
chez les femmes enceintes au 6e mois. Mais ce n'est pas encore suffisant. Trop
de personnes, atteintes d'une hépatite, l'ignorent. Ainsi on estime que
30 % à 40 % des porteurs de l'hépatite C ignorent qu'ils
sont malades.
Le docteur Jean-Charles Duclos-Vallée rappelle que certaines populations
devraient absolument se faire dépister régulièrement :
» Les femmes enceintes
» Le personnel de santé
» Toute personne en contact avec des sujets
"à risque"
» Toute personne toxicomane ou l'ayant été
» Toute personne avant et après un geste
médico-chirurgical
» Toute personne ayant été transfusée
avant les années 1990.
"Idéalement, tout le monde devrait se faire dépister au minimum
une fois dans sa vie, même si l'on ne s'estime pas "à risque"",
insiste le professeur Marcellin.