Elle a fait couler beaucoup d'encre dans les années 90, de façon
détournée. En effet, c'est la polémique autour du vaccin
contre l'hépatite B qui a permis de faire mieux connaître cette forme
de la maladie.
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Le VHB se transmet aujourd'hui
essentiellement par voie sexuelle. Ceci inclut à
la foie les pénétrations vaginale et
anale mais aussi les relation bucco-génitales.
© Yuri Arcurs - Fotolia
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Pourtant, le virus de l'hépatite B (VHB) est particulièrement
répandu. On estime que 350 millions de personnes dans le monde seraient
porteuses de la forme chronique de la maladie
et que pas moins de deux milliards
de personnes auraient déjà été infectées. En
France, 300 000 personnes seraient porteuses de sa forme chronique, beaucoup
sans même le savoir. Le VHB est particulièrement présent en
Asie du Sud-Est, en Chine et en Afrique subsaharienne.
Contamination fréquente
Deux milliards, c'est presque un tiers de la population mondiale. C'est que le
VHB est extrêmement contagieux. Il se propage de diverses façons :
» Par voie sexuelle, lors des pénétrations
vaginales ou anales sans préservatif mais aussi dans le cadre de rapports
bucco-génitaux.
» Par voie sanguine : le risque de contamination
lors d'un accident d'exposition à du sang infecté est de 30 %, soit
100 fois plus que pour le VIH. Pour qu'il y ait contamination, il faut que le
sang infecté entre directement en contact avec une plaie ou une partie
des muqueuses de la personne non-infectée. C'est pourquoi les toxicomanes
constituent une population à risque : le simple partage d'une seringue
(devenu rare) mais aussi d'une cuillère peuvent suffire à transmettre
la maladie.
» De la mère à l'enfant.
Le risque de transmission lors de l'accouchement varie entre 20 % et 80 %, en
fonction de la quantité de virus présente dans le sang de la mère.
"Mais aujourd'hui ce mode de transmission n'a presque plus cours, grâce
à un dépistage systématique chez les femmes enceintes",
commente le professeur Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital
Beaujon.
Pas de symptômes
Si peu de personnes semblent s'en préoccuper, c'est que la maladie passe
inaperçue dans 90 % des cas. "C'est une maladie silencieuse,
confirme le Patrick Marcellin. Les premiers symptômes n'apparaissent que
lorsque la maladie est devenue chronique, après plusieurs années,
quand le foie est déjà bien abîmé."
La maladie survient généralement six à douze semaines après
que l'on a été en contact avec le virus. Mais à ce moment-là,
seule une personne sur dix ressentira des symptômes tels que de la fatigue,
des nausées voire des vomissements et une éventuelle jaunisse.
Dans la plupart des cas, cette inflammation passagère va disparaître
aussi discrètement qu'elle est survenue. Mais pour 10 % des malades,
elle va se transformer en hépatite chronique. Là aussi, la maladie
peut passer inaperçue pendant des années.
La gravité de l'atteinte est variable. Certains malades ne ressentiront
jamais aucun symptôme et garderont un foie en bon état. D'autres
verront leur hépatite provoquer une fibrose, se transformant peu à
peu en cirrhose, lorsque tout le foie est atteint. "C'est très variable
d'une personne à l'autre, note le professeur Marcellin. D'autres facteurs
tels que le surpoids ou l'alcool entrent également en ligne de compte et
peuvent multiplier les risques."