L'appel à témoins sur le don d'organe a suscité de nombreuses réactions, positives pour la plupart. Emouvantes, touchantes, indignées ou pleines d'espoir, vos contributions sur le sujet témoignent de votre interêt porté à cet acte généreux.
Largement plébiscité, le don est perçu par la plupart d'entre vous comme un acte généreux et altruiste. La volonté d'être utile, de pouvoir aider même après la mort est très forte dans vos témoignages, à l'image de celui de Michelle qui veut "pouvoir être utile une dernière fois, plutôt que de laisser mon corps se décomposer, alors que l'un de mes organes ou plusieurs pourraient peut-être sauver une vie" ou de celui de Fadella : "Je pense qu'une fois morte, mes organes ne me serviront plus à grand-chose, alors que je pourrais sauver non pas une mais plusieurs vies et ça, c'est ce qu'il y a de plus merveilleux pour moi. Et je me dis que peut être un jour c'est moi ou un proche à moi qui aura besoin d'être greffé. Ca n'arrive pas qu'aux autres ! Alors pensez-y sérieusement".
Pour certains d'entre vous, cette volonté de donner fait suite à un événement marquant, choquant ou touchant de votre vie. Carine, par exemple, explique qu'elle a été "très marquée par le décès du jeune chanteur Grégory Lemarchal. Je ne m'étais jamais sentie concernée par le don. Mais là, ça m'a fait réfléchir." Pour Bernadette de Reims, c'est un souvenir familial qui est à l'origine de sa démarche : "Ma mère est décédée il y a 35 ans parce qu'aucun donneur de sang AB- ne s'était manifesté pour une intervention, qui aurait pu la sauver. (
) Après avoir fait plus de 70 dons de sang et/ou de plasma, mon mari et moi possédons tous deux notre carte."
"Dans un premier temps j'ai été donneur de sang et de plaquettes et ce depuis mes 18 ans. La raison en est simple je suis du groupe 0 rhésus négatif, ce qui signifie donneur universel. Je me suis dit que c'était idiot dans la mesure où je le pouvais, de ne pas aider les autres en leur donnant mon sang. Cette notion de don a pris encore plus d'importance au moment où j'ai su que mon père souffrait d'un cancer du pancréas. Après son décès, et ce même si je savais qu'aucun don d'organe n'aurait amélioré son état, je me suis dit que si cela pouvait aider d'autres familles ou simplement servir la médecine, il ne fallait pas hésiter. C'est alors que j'ai fait la demande de ma carte de donneur d'organe", confesse Anne-Laure
Carte de donneur
Vous êtes d'ailleurs très nombreux à avoir déclaré posséder la carte de donneur d'organes. Non obligatoire, elle facilite grandement le don. Elle permet d'affirmer sa position et signifie que "j'accepte que le jour de mon décès, si les circonstances le permettent, on me prélève des organes pour greffer à des malades en attente". Et ils sont nombreux les malades atteints d'insuffisance rénale, cardiaque, pulmonaire ou hépatique à attendre un greffon susceptible de leur sauver la vie. Le don est un acte volontaire, anonyme, bénévole et gratuit. Pour demander la carte, il faut vous adresser à l'Agence de la biomédecine ou vous pouvez également passer par France ADOT, fédération d'associations qui oeuvre dans chaque département pour informer et sensibiliser sur la cause du don d'organes et de tissus. La démarche est très rapide dans les deux cas et ne requiert que quelques minutes qui pourront peut-être s'avérer vitales pour certains.
A l'inverse, si vous ne souhaitez pas que vos organes soient prélevés après votre décès, il faut s'inscrire sur le Registre national des refus, toujours auprès de l'Agence de la biomédecine. C'est d'ailleurs ce qu'a fait Jean : "Je suis totalement opposé au don de mes organes et je me suis inscrit dans le fichier contre le don d'organe et j'ai déjà dit à mes proches que je suis contre".
Dans tous les cas, il est très important que vos proches soient clairement mis au courant de votre position sur la question, quelle qu'elle soit. Les proches de Maxime "savent que je suis 100% pour. J'ai ma carte sur moi au cas où, tout en sachant qu'ils seront les seuls décideurs. Je trouve donc normal qu'ils sachent clairement ma position à ce sujet".
Donner de son vivant
Il n'est pas nécessaire d'être mort pour pouvoir aider les malades. Plusieurs dons peuvent être faits de son vivant : moelle osseuse, sang, peau, fragments osseux, lobe hépatique et pulmonaire (exceptionnellement) ou rein entre parents du premier degré. Maxime par exemple s'investit énormément et donne de sa personne pour aider son prochain : "Quelques jours après ma majorité, j'ai fait un premier don de sang, puis un second, etc. Je me suis ensuite inscrit sur le registre des donneurs de moelle osseuse (qui ne consiste qu'en une simple prise de sang, sachez-le...) et j'ai pris ma carte de donneur d'organes."
Anne-Laure s'est également beaucoup intéressée à la question et a cherché à se renseigner pour agir en connaissance de cause : "Mon intention d'être enregistrée au fichier de donneurs d'organes a été pleinement réfléchie et je ne l'ai pas prise sans m'être informée avant sur la démarche éthique, professionnelle et personnelle qui accompagnait ce geste. C'est donc en connaissance de cause que j'ai pris ma décision et je peux dire à présent que je n'ai plus aucune crainte par rapport à ce geste."
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