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Dossier
02/04/2007

Nicole : "J'avais droit à tous les surnoms, en particulier double-airbag"

Nicole Nicole a 42 ans et habite Angoulême (16). D'un 110 D dès 16 ans à plus de 120 suite à sa grossesse, elle a toujours subi le regard des autres. Aujourd'hui, elle se délecte de son "petit" 95 D.
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"Je travaillais dans un monde essentiellement masculin. J'ai eu droit à tous les surnoms. En particulier double-airbag ou des comparaisons avec des boules de bowling. A la plongée j'entendais que je n'avais pas besoin de bouée car j'étais équipée en standard. Les boutiques de vêtements me recevaient en me disant avec arrogance : "Nous n'avons pas votre taille madame". Comme si je n'avais pas le droit de regarder simplement. Ce à quoi je répondais systématiquement : "Ah bon, vous ne faites pas les tailles femmes, juste les tailles planches à pain." Bref le regard des autres était pénible, très pénible. Celui des femmes, comme celui des hommes."

 

"Dans la rue j'avais l'impression d'avoir des regards permanents vers la poitrine. Il m'est arrivé de dire avec humour : "Regardez-moi dans les yeux pas dans les seins". Mais ça c'était en tant qu'adulte car, ado, les filles me détestaient en enviant mes seins et les garçons rêvaient d'y toucher. Personne n'imaginait la douleur que c'était. A 16 ans je souffrais déjà beaucoup de la situation. Ma poitrine dépassait déjà le 100 C. Après ma grossesse et 5 mois d'allaitement, je dépassais de 110 D. Le jour de la montée de lait, j'ai eu peur dans la glace : plus de 120. C'était épouvantable. J'ai fini par chercher un chirurgien. C'est ma gynécologue qui m'a donné le nom de ce plasticien de Strasbourg à l'Orangerie. Un homme très pro. Très soucieux de l'esthétisme et de mon bien-être. Il n'a pas déposé l'aréole pour ensuite en faire une greffe (méthode qui a peu de chance de réussite), mais a déplacé l'aréole pour que je puisse avoir d'autres enfants et allaiter si j'attendais 18 mois après l'opération. Je ne l'ai pas souhaité mais c'était faisable. Mon seul regret est qu'il a refusé catégoriquement de me faire passer en dessous du 95 D. Et oui, 1,5 kilo de supprimés, et encore du 95 D. Une question de morphologie et de vie de couple aussi d'après lui."

 

"Bref, une opération sans douleur, idem pour l'après opération. Un bonheur réel ressenti en voyant ce que j'appelais "mes petits seins", et pourtant il en reste encore beaucoup. La première sortie en ville fut un régal, j'avais l'impression d'être fondue dans la masse, plus de regards malsains vers les seins, je n'existais plus. Quel bonheur, je regardais partout autour de moi, plus personne ne me regardait. ENFIN ! Alors que certaines cherchent les regards, je me délectais de ne plus en avoir. Depuis, mes tiroirs sont remplis de jolie lingerie, fini les parachutes horribles ! J'aurais dû le faire plus tôt. J'ai longtemps hésité car je cicatrise très mal et j'ai une perte systématique de sensibilité des zones opérées. Alors les seins à 37 ans, ça m'angoissait un peu. Finalement, la sensibilité est revenue après deux ans, mais le bonheur des "petits seins" n'est jamais parti. Je ne regrette pas, je me sens tellement mieux depuis."

 

» Lire aussi : les témoignages de Béatrice et de Laurence.



Marie Guerre, Journal des Femmes

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