Alimentation et cancer

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Son livre culmine au box-office des ventes depuis plusieurs semaines. Avec "Anticancer", le psychiatre David Servan-Schreiber a su rencontrer les attentes et répondre aux craintes du public. Atteint d'une tumeur au cerveau dans les années 1990, qui récidivera quelques années plus tard, le médecin s'est penché sur les conditions de son mode de vie qui avaient pu favoriser l'apparition d'un cancer. Une large partie de son ouvrage est consacrée à l'influence de notre alimentation sur notre organisme.

Anticancer, de David Servan-Schreiber
 
Après "Guérir", David Servan-Schreiber publie "Anticancer" aux Editions Robert Laffont.
 

Notre corps est une mécanique fragile, largement influencée dans ce fonctionnement par le carburant qu'on lui fait ingérer. Tel est le message de David Servan-Schreiber, qui souligne toutefois au passage l'indispensabilité du traitement conventionnel. Mais une nourriture saine peut largement contribuer à prévenir l'apparition du cancer et même aider à lutter contre sa prolifération.

Postulat de départ : l'être humain est à l'origine un chasseur-cueilleur, qui se nourrit essentiellement de fruits et légumes et à l'occasion de viande. Or au fil des siècles, notre alimentation a considérablement changé, pour laisser une large place à des aliments beaucoup plus gras et sucrés. Ajoutez à cela des animaux nourris aux hormones et des champs saupoudrés d'insecticides et vous obtiendrez un panorama de l'alimentation occidentale de base, terrain ultra-propice au développement de cancers, estime David Servan-Schreiber.

Alors, comment diminuer les risques ? Trois mesures simples pour commencer :
» Limiter la consommation de sucres raffinés (c'est-à-dire le sucre en poudre ou en morceau, que l'on retrouve également dans les pâtisseries et les confiseries. Donc pas de sucre dans le café, le dessert doit être une exception, etc.) et de farines blanches, à remplacer par des farines complètes. En effet, tous ces éléments ont un indice glycémique élevé: ils contiennent beaucoup de sucres, digérés plus ou moins vite par l'organisme. Or les cellules cancéreuses ont besoin de beaucoup de glucose pour se développer. Une alimentation très sucrée peut donc favoriser le développement de ces tumeurs. De plus, le pancréas doit produire beaucoup d'insuline pour éliminer le surplus de sucre. D'après le médecin, l'insuline stimule la croissance et la diffusion des cellules cancéreuses, il faut donc essayer de la limiter au maximum.

» Bannir les huiles hydrogénées ou partiellement hydrogénées de son alimentation. On les trouve notamment dans la margarine ainsi que dans nombre de plats préparés. Or elles sont indigestes et ont des propriétés inflammatoires, créant ainsi d'après David Servan-Schreiber un terrain favorable au cancer.

» Privilégier au maximum la nourriture bio. En matière de fruits et légumes, cela évite d'ingérer des pesticides et autres insecticides répandus en abondance pour lutter contre la faune. Quant à la viande, les animaux nourris au bio ou au lin produisent une viande mais aussi un lait plus sain que les animaux issus de la filière traditionnelle.

Voilà pour les aliments à éviter. Parallèlement, le Dr Servan-Schreiber fait le point sur d'autres aliments qui, eux, peuvent avoir des effets protecteurs contre le cancer. Inutile de chercher parmi les pains au chocolat et autres viandes cuisinées, à peu près tout se trouve dans les fruits et légumes ! Les végétaux possèdent des composés phytochimiques naturels, habitués qu'ils sont à lutter dans la nature pour survivre. Il semble donc logique qu'en les absorbant, nous puissions bénéficier en partie de ces propriétés. Ils sont également riches en antioxydants, ces éléments qui évitent aux cellules de rouiller.

» Le thé vert semble constituer un atout considérable. Très riche en polyphénols, il aiderait à bloquer le développement de la tumeur en empêchant les vaisseaux sanguins de proliférer tout autour. Le thé vert pourrait être particulièrement efficace pour prévenir les leucémies, les cancers de la prostate, du sein, du rein, de la peau et de la bouche.

» Le soja constitue également un allié de poids. Il contient notamment des isoflavines qui ont la propriété de réduire la surstimulation du corps par les œstrogènes. On comprend donc son intérêt dans le cas de certains cancers hormono-dépendants (c'est le cas de certains cancers du sein).

» Le curcuma, associé au poivre, a quant à lui des propriétés antiinflammatoires et pourrait ainsi inhiber le développement de certaines tumeurs, notamment au niveau du côlon, du foie ou encore de l'estomac ou du sein.

» Les framboises et leur fameux acide ellagique auraient la faculté de réduire la croissance des vaisseaux qui vont nourrir la tumeur. C'est également le cas des noix et des noisettes. Myrtilles, fraises, airelles, cannelle sont également recommandés par David Servan-Schreiber.

» Les composés soufrés de l'ail, le terpène des herbes et épices, les polysaccharides des champignons… Autant d'élément qui peuvent aider notre organisme à tenir le cancer à distance.

L'union fait la force, c'est bien connu. Ce proverbe vaut également pour les fruits et légumes : associés, une synergie se crée qui contribue à rendre les éléments protecteurs encore plus efficaces. Dans son livre, David Servan-Schreiber propose d'ailleurs un " cocktail anticancer " à base, entre autres, d'ail, d'airelles, d'épinards, de pamplemousse et de curcuma. Pas forcément très ragoutant, mais sans doute pas pire que l'huile de foie de morue !


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