Entendez-vous bien ?

Lorsque l'ouïe n'est plus optimale, un réel inconfort s'installe : incompréhension, honte de faire répéter, irritabilité, et même isolement. Et sans elle, nous perdons le plaisir de l'écoute, ainsi que nos facultés de compréhension et de communication.

Pourtant, selon l'étude "Le son et l'audition au quotidien" réalisée en décembre 2006*, 2/3 des français ne protègent pas leur ouïe, et lorsqu'on leur demande quelle perte de sens serait la plus handicapante, ils sont 87,4% à répondre la vue, et seulement 6,6% à répondre l'ouïe.

L'ouïe, toujours plus sollicitée

Home cinéma, lecteur MP3, chaînes Hi-Fi de plus en plus puissantes, mais aussi circulation automobile, chantiers… l'ouïe est sans cesse sollicitée, voire agressée. La preuve, le simple crissement d'une rame de métro dépasse des niveaux sonores raisonnables.

Au quotidien, 6 Français sur 10 reconnaissent écouter la musique ou la télévision à un niveau sonore élevé. Et les jeunes sont les principaux

concernés : à pleine puissance, l'écoute prolongée d'un baladeur peut endommager l'oreille. Quant aux concerts et boîtes de nuit, on y tolère trop souvent des niveaux sonores bien trop élevés. Passer une soirée près d'un haut-parleur peut ainsi provoquer des acouphènes et une perte auditive, voire une hyperacousie, c'est-à-dire une intolérance aux petits bruits du quotidien.

Curieusement, bien que conscients des risques associés à leur ouïe, les français ne s'en préoccupent pas vraiment :

» 60% des 12-18 ans ont le sentiment d'être les principaux exposés aux risques de dégradation de l'audition, mais 35% ne savent pas comment se protéger, et 37% trouvent cela trop contraignant.

» Parmi les 25% de français qui déclarent souffrir d'une gêne auditive, 37,5% d'entre eux n'ont jamais consulté de spécialistes de l'audition.

Comment protéger l'ouïe plus longtemps ?

1» Contrôler le niveau sonore du baladeur, de la chaîne Hi-Fi, ou de la télévision. Près de 40% des personnes interrogées considèrent le port du casque audio comme une situation à risque. C'est faux. Les équipements ne sont pas les responsables des pertes auditives. Il suffit simplement d'en faire une bonne utilisation en respectant un niveau sonore modéré. En dessous de 80 dBA (dBA = décibels audibles), il n'existe aucun risque. En revanche, à partir de 87 dBA, le risque croît avec la durée d'exposition. Et à partir de 110 dBA, on peut contracter un traumatisme sonore en quelques minutes seulement.

2» Eviter les établissements, boîtes, salles de concerts dont les niveaux sonores sont trop élevés et s'éloigner systématiquement des enceintes acoustiques. L'idéal est de porter des bouchons protecteurs en mousse discrets, surtout en cas de signes d'une fragilité auditive (sifflements, douleurs…).

3» Consulter régulièrement un spécialiste de l'ouïe, l'ORL. De même que l'on consulte naturellement l'ophtalmologiste lorsqu'on constate une baisse de la vue, il ne faut pas rechigner à pousser la porte de l'ORL s'il vous semble que votre ouïe est moins efficace. Ce spécialiste n'est pas réservé aux personnes âgées. Vous faites de plus en plus souvent répéter les phrases ? Vous montez de plus en plus le volume sonore de la télévision ? Vous ressentez des sifflements ? Dans tous les cas, n'hésitez à faire contrôler votre ouïe chez un ORL.

Source : *Étude "Le son et l'audition au quotidien" Écoute ! Écoute ! / QualiQuanti-décembre 2006.

En savoir plus : Journée Nationale de l'Audition, 15 mars 2007.