ON EN PARLE
Novembre 2006
Une mesure qui ne part pas en fumée
Le traditionnel café-clope à la cafétaria, après un bon repas ou au bureau seront sous peu des petits plaisirs hors-la-loi. En effet, à compter du 1er février prochain, on ne pourra plus fumer dans les lieux publics. Seule exception : les cafés-hôtels-restaurants-discothèques (CHRD) qui bénéficieront d'un sursis d'un an. Si l'on se réfère à l'expérience des voisins européens qui ont d'ores et déjà banni la cigarette, la loi anti-tabac s'avère rapidement prometteuse en termes de santé publique. Le tabagisme passif : l'hécatombe
Rappelons que le tabac est responsable d'environ 60 000 morts chaque année, dont 3 000 à 6 000, selon les études, pour le seul tabagisme passif. Dès le début des années 90, l'OMS avait lancé un signal d'alarme en s'appuyant sur une augmentation de 34 % des cancers du poumon chez les non-fumeurs exposés au tabac. Mails il aura fallu attendre 2002 pour que le tabagisme passif soit officiellement classé "cancérogène". L'infarctus du myocarde et les attaques cérébrales sont les premières causes de mortalité liées au tabagisme passif. Suivent les cancers du poumon et les maladies respiratoires chroniques. Vers une Europe non-fumeuse Avec ce texte, la France suit désormais l'exemple donné par de nombreux pays européens. Initiée par l'Irlande en 2004, l'interdiction de fumer dans les lieux public a gagné l'Italie, Malte, l'Ecosse, l'Espagne, la Suède et bientôt l'Angleterre, l'Irlande du Nord et la Lituanie. Un gain immédiat... Arrêter de fumer rend vite l'air respirable. Autrement dit, l'interdiction du tabac chez nos voisins européens a déjà eu des répercussions bénéfiques et quasi immédiates sur la santé. Preuve en est avec cette récente étude - publiée dans la revue américaine Journal of The American Medical Association (JAMA) - qui a démontré les bienfaits de l'interdiction de fumer sur la santé des employés de bar écossais. Les chercheurs ont ainsi étudié l'évolution des troubles respiratoires dont souffraient les 105 participants, avant et après l'interdiction, entrée en vigueur en mars 2006.
Les résultats sont sans appel : alors que 79,2% des barmans se plaignaient de gênes respiratoires (toux, essoufflement, irritation de la gorge et des yeux...) avant la loi anti-tabac, ils ne sont plus que 53,2 % un mois après l'interdiction. Et, la proportion baisse à 46 % le mois suivant. Soit une chute de 32,4 % en deux mois d'interdiction ! Voilà ce qui devrait encourager les Français dans leur voie vers un environnement sans fumée. ...et majeur pour la santé publique Vous restez sceptique ? Une large étude, menée dans 14 pays européens et présentée cette année au 16e congrès de pneumologie risque bien de réduire vos doutes en cendres. Celle-ci montre que
En savoir plus Données Tabac de l'OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies).
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