Prévention
Novembre 2007
Grippe et asthme ne font pas bon ménage
La grippe saisonnière, variable d'une année sur l'autre, est une infection virale respiratoire aiguë provoquant plusieurs symptômes, généralement sans conséquences majeures sur la santé du patient : fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires et toux sèche. La plupart du temps, la grippe ne s'attarde pas plus d'une semaine, même si la toux peut persister un peu plus longtemps. Par contre, chez certaines personnes dites "à risque", notamment celles souffrant de pathologies respiratoires (bronchite chronique, emphysème, mucoviscidose, etc.), les complications d'une "simple" grippe hivernale peuvent aller jusqu'à la remise en cause du pronostic vital. D'où la nécessité de prévenir ces complications par la vaccination. Le professeur Daniel Vervloet, président de l'association Asthme et Allergies et chef de service à l'hôpital Sainte Marguerite à Marseille, explique pourquoi les asthmatiques doivent nécessairement se faire vacciner contre la grippe :
"un certain nombre d'arguments montrent que la grippe favorise les exacerbations de l'asthme, qui sont plus sévères et s'accompagnent d'une baisse de la fonction respiratoire plus importante. Chez les enfants asthmatiques, la grippe est une cause commune d'hospitalisation." Parmi les conséquences d'une grippe chez les asthmatiques, on retrouve une majoration de l'hyperréactivité bronchique et des crises répétitives. On parle dans ces cas de décompensation de l'asthme par le virus grippal. D'autres facteurs sont potentiellement dangereux pour les personnes asthmatiques : l'exposition à un allergène, la pollution, le stress, etc. Il n'est jamais trop tard pour se faire vacciner Depuis fin 2006, la vaccination grippale est remboursée à 100% par la Caisse Nationale d'Assurance Maladies pour tous les asthmatiques. Le vaccin contre la grippe souffre d'une mauvaise réputation, notamment quant à son intolérance chez les asthmatiques. Hormis les personnes souffrant d'allergies vraies à l'uf (que l'on trouve en quantité infime dans le vaccin), l'intolérance au vaccin chez les malades n'a pu être prouvée de manière formelle. Au contraire, les études scientifiques récentes ont montré que la vaccination chez des asthmatiques, en particulier chez les enfants, réduisait le risque d'hospitalisation et de complications. Des conséquences socio-économiques à ne pas négliger
Enfin, la vaccination ne dispense pas de continuer à suivre scrupuleusement le traitement de fond, indispensable à l'asthmatique. Ces traitements, les malades doivent les suivre quand ils vont bien pour éviter d'aller mal et non l'inverse.
En savoir plus Le site de l'Association Asthme et Allergies
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