Septembre 2007
Pour ne pas rester sans voix
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Indissociable de la personnalité, la voix est bien plus qu'un simple outil de communication : pour les enseignants, c'est un outil de travail fragile et régulièrement soumis à rude épreuve. Pourtant, il est possible, par quelques gestes simples, de préserver sa voix et de l'entretenir pour ne pas la perdre. |
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Les enseignants sont les personnes les plus exposées aux troubles de la voix.
Photo ©
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Parler toute la journée, tenter de se faire comprendre au beau milieu de plusieurs enfants survoltés, ça fatigue forcément. Mais surtout à force de s'égosiller pour se faire entendre, c'est la voix qui en prend un coup. D'ailleurs, les enseignants sont plus touchés que la population générale par les troubles de la voix. Selon une étude américaine datant de 2004(1), environ 10% des enseignants entre 40 et 49 ans connaissent des problèmes vocaux, alors qu'ils ne concernent que 6% de la population générale de la même classe d'âge. Allant de simples dysphonies (difficultés à parler et à émettre des sons, voix enrouée) à une extinction totale (aphonie), les troubles de la voix résultent d'un malmenage ou d'un surmenage de la voix.
Quelques simples conseils permettent de ménager et d'entretenir sa voix. D'ailleurs, il existe différents programmes d'entraînement pour prévenir les troubles de la voix, et certaines formations d'enseignants les incluent, mais cela reste encore une démarche peu commune.
Donc, le mieux, c'est encore de s'entraîner et de la garder en forme. Une bonne hygiène vocale et une amélioration de l'environnement devraient vous permettre de réduire les risques de troubles de voix :
» Contrôler son stress : parfois bénéfique pour l'organisme, le stress peut également être à l'origine de divers troubles (cardiaques, psychiatriques, etc.). Le contrôler peut éviter de s'emporter et donc de hausser inutilement le ton. D'autre part, la composante psychologique n'est pas à négliger : le trouble de la voix peut résulter d'un problème non-organique, c'est-à-dire qu'aucun dysfonctionnement anatomique n'est visible.
» Utiliser la respiration abdominale permet de moins solliciter le circuit respiratoire et de ménager les cordes vocales.
» Veiller au taux d'humidité du local de travail et de la chambre à coucher : au travail comme à la maison, un taux d'humidité minimal est primordial pour ne pas assécher les muqueuses.
» Boire régulièrement de l'eau, pour avoir un mucus de bonne qualité nécessaire à la vibration correcte des cordes vocales.
» Eviter de crier à tort et à travers. Non seulement ça n'est pas forcément le meilleur moyen de se faire entendre, mais surtout parce que cela fatigue énormément la voix.
» Les nuits blanches et l'alcool sont à bannir, du moins à restreindre au maximum.
» Diminuer si possible le niveau de pollution sonore de l'environnement de travail. Si le niveau de bruit dans une pièce est élevée, hausser la voix pour parler est un réflexe naturel difficile à éliminer. Autant régler le problème à sa source si cela est possible, car ça n'est pas toujours le cas.
» La pollution de l'air est également un facteur de risque. Des études ont par exemple montré que les professeurs de physique-chimie, en contact quotidien avec des effluves plus ou moins toxiques, sont plus à même de développer des troubles de la voix que leurs collègues enseignant les mathématiques ou l'anglais.
» Aérer régulièrement les locaux de travail, pour justement purifier l'air ambiant.
(1) "Occupational risk factors associated with voice disorders among teachers."Ann Epidemiol. Nov 2004
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