PREVENTION
Février 2007
Suicide : comment le prévenir ?
10 660 décès par suicide et 160 000 tentatives sont à déplorer chaque année en France. Chez les 15 à 44 ans, le suicide représente ainsi la deuxième cause de décès après les accidents de la circulation. Avant qu'il ne soit trop tard, comment l'entourage peut-il agir ? Malgré les préjugés et le tabou qui entoure le suicide, il est possible de prévenir cet acte désespéré.
Détecter une crise suicidaire Enfants, adolescents, adultes ou personnes âgées, personne n'est à l'abri d'un tel geste. Comme le rappelle le psychiatre Dr Jean-Louis Terra, "les personnes qui se suicident ne veulent pas mourir, elles veulent arrêter de souffrir". Mais avant d'en arriver là, l'idée du suicide est un long processus. C'est la crise suicidaire, soit une période de grande vulnérabilité psychique qui peut aboutir au passage à l'acte. Elle dure 6 à 8 semaines, le temps pour la personne en crise de voir le suicide, non plus comme une idée effrayante, mais comme la seule et unique issue possible. Autant dire qu'il est primordial pour l'entourage de pouvoir identifier cette période déterminante. Des signes annonciateurs Au départ, la crise suicidaire se caractérise par l'apparition brutale ou l'association de signes tels que la tristesse, l'ennui, le sentiment d'échec et la dépréciation de soi. Si rien n'est fait, la personne se laisse totalement submerger par ses émotions, le désespoir ne la quitte plus. Elle peut faire preuve de cynisme et se montrer agressive avec ses proches. Attention : une accalmie, un semblant de mieux ne doivent pas vous tranquilliser. Bien au contraire, ils témoignent du fait que la personne a programmé son acte et qu'elle s'apprête à partir. Sachez que la dépression (70 % des suicidés en souffraient), les évènements de vie douloureux (deuil, violences morales ou physiques ) ou l'abus de substances peuvent précipiter le passage à l'acte. Aider une personne suicidaire Bien qu'il n'y ait pas de règle toute faite, l'ANAES préconise quelques recommandations à l'égard des proches :» Restez à son écoute. Ne jamais la juger ou dévaluer sa détresse. » N'hésitez pas à évoquer le suicide avec elle. Le dialogue est primordial, il est important qu'elle puisse mettre en mot les tensions et la douleur qu'elle ressent. » Prenez-la au sérieux quand elle en parle. Il est faux de penser que "si elle en parle, c'est qu'elle ne va pas le faire". » Soyez attentif aux signes évolutifs de la crise, sans banaliser, ni dramatiser. Si vous avez des doutes, n'hésitez pas à vous confier à son médecin ou à tout autre professionnel de la santé, susceptible de l'aider. » Ecartez les objets susceptibles d'être utilisés par la personne en crise pour s'auto agresser. Source : Conférence de presse sur les "Indicateurs de détection, d'évaluation et d'intervention auprès d'un patient suicidaire, en médecine générale". Janvier 2007. En savoir plus : sur les journées nationales pour la prévention sur le suicide.
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