Conseil
06/04/2007
Comment accepter son prénom ?
Quels sont les prénoms les plus difficiles à porter? D'abord les prénoms désuets, d'origine française, très début de siècle comme Gertrude ou Théodule. Ensuite la vague des Jennifer et Kevin véhiculée par les séries télé américaines. Ceux-là, victimes de leur succès, vieillissent mal et apparaissent aujourd'hui comme des prénoms populaires. Ensuite, ceux évoquant des personnages de l'histoire très controversés. Je pense à Adolphe, qui après la seconde guerre mondiale, est sorti des tablettes alors que Benjamin Constant l'avait rendu charmant dans son oeuvre. Plus récemment, le prénom Oussama s'est révélé très compliqué à porter. Le phénomène reste le même avec les prénoms comme Mégane qui souffrent d'être utilisés comme une marque. Alice pourrait bien subir le même sort... Il faut aussi penser aux prénoms dont la consonance est disgracieuse ou s'accorde très mal avec le nom de famille. Aussi, un prénom mixte peut causer des soucis à celui qui le porte : une personnalité ambivalente, une gêne dans son identité sexuelle. Enfin, un prénom donné à un enfant en référence à une personne disparue, un amour impossible etc. peut peser lourd sur la conscience. Peut-on apprendre à aimer son prénom ? Oui, d'abord en se disant qu'un prénom original vaut mieux qu'un prénom porté par la moitié de l'école ! Ensuite en trouvant des modèles positifs qui portent ou portaient le même prénom que soi. Et ce à travers la littérature, le cinéma, l'histoire, la musique... C'est une bonne méthode pour se réconcilier avec son prénom. Contrairement à ceux qui ont la chance de porter un prénom tendance et qui bénéficient sans rien faire d'un extra de personnalité, les "mal-nommés" doivent trouver du charisme à leur prénom et le révéler. C'est plus facile pour les personnes au tempérament fort et dans les milieux ouverts, ceux dont l'estime de soi est suffisante. Sinon, restent les solutions du diminutif, de couper son prénom composé en deux, de changer l'orthographe (beaucoup de "vieux prénoms" s'écrivent de manière simplifiée) ou encore de prendre un surnom, même si cette option me paraît plus dangereuse car elle dissimule entièrement le prénom. On peut aussi utiliser son deuxième ou troisième prénom dans la vie de tous les jours mais l'état civil, lui ne changera pas. Il faut aussi savoir qu'un refus de son prénom à l'adolescence occasionne des conflits avec les parents. Ils font parfois preuve d'égoïsme en ne tenant compte que de leur désir au moment du choix. Pour leur défense, ils se retrouvent devant un tel éventail et une loi plus permissive qu'avant les années 1990, sans compter la pression exercée par la mode et l'exemple des people. Dans quel cas envisager de changer de prénom ? Malgré tous les efforts que font les gens à accepter leur prénom, le regard de l'autre peut très bien rester insupportable. Le prénom constitue un marqueur social, il donne aux autres une image préconçue de nous-même, y associe des représentations symboliques. Notamment à l'école et plus tard dans la vie professionnelle où les gens s'appellent de plus en plus par leur prénom. D'ailleurs, des études ont prouvé que dans le contexte actuel de crise de l'emploi, la discrimination à l'embauche concernait aussi ce genre de critère. Dans la vie privée, il est plus simple de "faire oublier son prénom" ou de lui donner une autre teinte grâce à sa personnalité. A savoir : pour réellement changer de prénom, il faut mener une action en justice et prouver que l'actuel porte préjudice à son propriétaire, ce qui n'est pas évident !
En savoir plus
En savoir plus Nos dossiers Changer de nom pour changer de vie et Choisir à deux le prénom de bébé Donner votre avis sur les prénoms
Katrin Acou-Bouaziz, Journal des Femmes
|