Reconnaître les symptômes du lupus

En fait, il n'y a pas un mais des lupus. Ce terme générique désigne un groupe de maladies auto-immunes chroniques. Comme dans toutes les maladies auto-immunes, le système immunitaire, censé protéger l'organisme, est déréglé et se met à attaquer les tissus sains. Cela déclenche des réactions inflammatoires dans un ou plusieurs organes : rein, articulations, peau, cœur, cerveau…

Théoriquement, n'importe quel organe peut être touché, mais la plupart du temps, les atteintes sont mono-organiques. Rarement mortelle, la maladie peut tout de même occasionner des atteintes plus ou moins graves selon les organes touchés.

Néanmoins, la plupart des lupus sont bénins et se caractérisent le plus souvent par des manifestations cutanées ou des douleurs des articulations qui se soignent très bien aujourd'hui. Les atteintes rénales, du sang, du cœur et du cerveau sont beaucoup plus rares, et heureusement parce qu'elles sont aussi plus graves.

Une prédisposition génétique pour cette maladie féminine

D'autre part, le lupus n'est pas héréditaire, bien qu'un certain terrain génétique soit favorable à son apparition : on parle de prédisposition. Ensuite, ce sont certains facteurs qui déclenchent la maladie : le soleil, le stress, certains médicaments (phénytoïne, bêtabloquants, streptomycine, trimétadione, etc.), les oestrogènes ou la grossesse. Ce sont des facteurs dits inducteurs. De manière générale, le soleil est l'ennemi du lupus et les personnes touchées doivent apprendre à s'en éloigner. Il faut constamment se protéger du soleil, notamment avec des protections solaires adaptées.

Ces messieurs n'ont que peu de risques d'être atteints par cette maladie qui touche 9 femmes pour un homme… C'est entre 15 et 45 ans que le lupus est le plus fréquent chez les femmes car les oestrogènes favorisent l'apparition des symptômes.

La grossesse, une période particulière à surveiller

La grossesse est une période où il faut faire montre de vigilance car elle constitue un facteur déclencheur ou aggravant selon le cas. Si le lupus a déjà été diagnostiqué, il faut en informer l'obstétricien.
En plus des complications durant la grossesse, il est possible que le nouveau-né fasse un lupus néonatal qui, dans la plupart des cas, se caractérise simplement par des lésions cutanées qui disparaissent au bout de deux ou trois mois. Plus rarement, le nouveau-né peut avoir des troubles du rythme cardiaque. Il est également possible que la grossesse déclenche ou aggrave un lupus. Si des symptômes semblent suspects, il ne faut pas hésiter à en parler à l'obstétricien.

Enfin, si vous prenez une pilule contraceptive, le gynécologue doit être tenu informé du diagnostic de lupus car les oestrogènes présents dans les contraceptifs sont déconseillés.

Qui et à quel moment consulter ?

Comme le lupus peut virtuellement toucher tous les organes, les signes avant-coureurs sont nombreux et ne peuvent à eux seuls, constituer un élément probant pour diagnostiquer un lupus. Seul un médecin pourra le faire.

Des articulations douloureuses et enflées, des éruptions cutanées, une sensibilité accrue au soleil, des changements de couleurs des doigts en réaction au froid sont les signes avant-coureurs les plus fréquents et les plus facilement reconnaissables. Il est important d'aller consulter au plus vite car de nombreuses maladies peuvent être à l'origine d'une photosensibilité, d'éruptions cutanées, d'une perte de cheveux ou de douleurs articulaires par exemple. Si un symptôme vous inquiète, il faut consulter le médecin concerné (dermatologue, rhumatologue, généraliste, etc.) qui vous fera un bilan complet et pourra faire le diagnostic approprié.

En savoir plus : Association française du lupus et autres maladies auto-immunes