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On en parle
 
Juin 2007

Un médecin libéral sur deux épuisé moralement

Selon une récente enquête, les médecins n'auraient pas le moral et cela nuirait même à la qualité des soins. En cause, le rythme des consultations et les contraintes administratives.
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90% des médecins se plaignent de mal-être.
 
"Le rythme des consultations me stresse beaucoup"

Epuisement émotionnel, déshumanisation de la relation à l'autre, perte du sens de l'accomplissement de soi au travail : tels sont les trois aspects du syndrome qui semble toucher nombre de médecins libéraux.

Après la Bourgogne, la Champagne-Ardenne et le Poitou-Charentes, c'est au tour de l'Ile de France de dévoiler les résultats de son enquête.

Excès de paperasserie, rythme des consultations

Résultat de l'enquête : 53% des médecins témoignent se sentir en danger, particulièrement les médecins de secteur 1 (praticiens conventionnés qui s'engagent à respecter les tarifs de convention de la sécurité sociale) et les médecins généralistes.

En cause, l'excès de paperasserie (pour 63% d'entre eux) et l'augmentation des contraintes collectives (46% d'entre eux). "La course contre la montre, la charge de travail (plus de 12 heures par jour), le rythme des consultations me stressent beaucoup", peut-on lire dans les commentaires. "Globalement, le système de santé pousse les médecins à être en burn-out" résume le Dr Eric Galam, médecin généraliste, coordonnateur de l'enquête et responsable de l'Association d'Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux (AAPML).

Ces contraintes semblent peser sur le moral des médecins qui se plaignent de mal-être (90%), ainsi que sur la relation qu'ils entretiennent avec leurs patients. De fait, 85% des médecins parlent d'une dégradation de la relation médecin/patient et 85% d'une altération de la qualité des soins.

Des mesures concrètes

Avec cette enquête réalisée auprès de 10 000 médecins, l'URML-IDF (union régionale des médecins libéraux IDF) entend défendre auprès des pouvoirs publics les attentes des médecins. Ainsi l'amélioration de la protection sociale est plébiscitée à 97% : "Les médecins déplorent le délai de carence actuel de 3 mois lorsqu'ils tombent malades avant de percevoir leurs indemnités journalières" explique le Dr Mouriès.

Les médecins (95%) souhaitent aussi une amélioration de la définition de la nature et des limites de la responsabilité médicale. En troisième position (93%) ex aequo, ils demandent une meilleure prise en compte du rôle du médecin ainsi qu'une meilleure préparation des étudiants en médecine.

En retour, plusieurs mesures concrètes sont proposées par l'URML-IDF, parmi lesquelles un suivi plus précis des affections psychiatriques, une limitation de la judiciarisation des pratiques de soins, l'intégration d'un module de gestion du cabinet médical et des spécificités de l'exercice libéral au cours de la formation des étudiants, l'assouplissement des règles des remplacements. De quoi remonter le moral de nos médecins.

Source : enquête URML-IDF "L'épuisement professionnel des médecins libéraux : témoignages, analyses et perspectives", juin 2007.

En savoir plus : www.urml-idf.org


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