Femmes > Santé > Génital-Urinaire >  Chat > Martin Winckler
Chat
 
Février 2008

Dr Winckler : "La vaccination contre le papillomavirus est discutable"

Médecin et écrivain, Martin Winckler a beaucoup œuvré pour mieux faire connaître les différentes méthodes de contraception. Pilule, stérilet, IVG, désir de grossesse, il a répondu à vos nombreuses questions sur le sujet lors d'un chat.
  Envoyer Imprimer  

Bonjour, pourquoi vous être spécialisé sur les questions de contraception ?
Martin Winckler : Bonjour. Je suis généraliste, mais dès que je me suis installé je suis allé travailler dans un service de planification et IVG. Et là, j'ai constaté que l'info sur la contraception était très mauvaise. Alors je me suis spécialisé dans la contraception. Mais en tant que médecin généraliste, j'ai toujours fait beaucoup de gynécologie, j'ai suivi des grossesses, etc.

 

Martin Winckler
 
Martin Winckler est médecin au Mans. Il est également l'auteur de romans, tels que "La maladie de Sachs", adapté au début des années 2000 au cinéma. © L'Internaute
 

J'ai un copain depuis quelques mois et nous voudrions arrêter d'utiliser des préservatifs, mais j'ai un peu peur de la pilule. Quels sont les effets secondaires ? J'ai surtout peur de prendre du poids.
En fait, ça dépend moins de la pilule que de vous. Si vous demandez à un médecin de vous prescrire une pilule ancienne (Minidril, Adépal), vous ne courez aucun risque. Si vous la tolérez bien, restez avec celle-là. Si vous avez des effets secondaires (gonflement des seins, par exemple, ou nausées) il adaptera en fonction de ça avec une autre pilule. Mais les femmes qui prennent du poids sous pilule sont celles qui ont tendance à en prendre de toute manière. Si vous prenez du poids, on peut vous prescrire des pilules progestatives (Microval) ou un DIU ("stérilet") au cuivre, qui ne vous en fera pas prendre (oui, même si vous n'avez pas d'enfant).

Comment fonctionne la pilule du lendemain ? J'ai entendu dire que c'était l'équivalent d'une plaquette de pilule "normale" ?
Non, pas du tout. C'est une dose importante de progestatifs (qui est sans danger) qui consiste surtout à bloquer ou à repousser l'ovulation.
C'est l'équivalent de plusieurs comprimés d'une pilule contenant uniquement des progestatifs, l'hormone de la grossesse. Et c'est sans danger.


Y a-t-il un risque à prendre la pilule du lendemain assez fréquemment ? Ca m'est arrivé plusieurs fois dans l'année dernière…
Non. Pas même trois fois par mois. Le risque n'est pas un risque pour la santé. Le risque est que.... ça risque de ne plus marcher car ça désorganise le cycle et vous risquez un jour d'avoir un rapport non protégé et que la pilule du lendemain que vous prenez à ce moment là (si vous l'avez prise quelques jours avant) ne soit pas efficace. Mais je conseille aux personnes utilisant des préservatifs d'avoir toujours du Norlevo (ou Lévonorgestrel) chez eux en cas d'échec de préservatif... et ça peut arriver plus de 3 ou 4 fois par an !

Martin Winckler
 
© L'Internaute
 

Un pharmacien a-t-il le droit de refuser de vendre cette pilule à une mineure ?
NON NON NON NON NON ! Si un pharmacien refuse, vous portez plainte auprès du tribunal. Ils DOIVENT la remettre aux mineurs sans question (et sans vérification d'identité). C'est la loi. Et ne vous laissez pas faire.


Comment fonctionne le stérilet ?
C'est un dispositif en forme de "T" avec du cuivre ou un réservoir d'hormones sur la branche verticale. Il mesure 3 cm de long, ce n'est pas grand (beaucoup moins gros qu'un bébé...). Il y en a des plus petits pour les femmes qui n'ont pas d'enfant.
Ca se pose n'importe quand au moment du cycle à condition qu'on soit sûre qu'on n'est pas enceinte (ou au milieu d'une plaquette de pilule...)
C'est inséré très facilement en 2 minutes et c'est indolore si le médecin n'est pas une brute.
Sur mon site, www.martinwinckler.com, j'explique tout en détail, tapez "DIU" (dispositif intra-utérin) dans la zone de recherche. C'est la meilleure méthode après un accouchement : pas de contrainte, efficace entre 5 et 10 ans sans être changé, pas de suivi particulier. C'est comme une boucle d'oreille : un bijou pour l'utérus...

J'ai entendu dire qu'il ne fallait pas prendre d'aspirine quand on portait un stérilet. Est-ce que c'est vrai ?
Non. C'est une légende qui n'existe qu'en France. AUCUN médicament n'interfère avec un DIU (stérilet). Surtout pas les anti-inflammatoires ou l'aspirine. La seule chose c'est que l'aspirine favorise les saignements donc mieux vaut ne pas en utiliser au moment des règles. Mais c'est tout. Si vos règles sont douloureuses, ou si vous avez une sciatique vous pouvez utiliser des anti-inflammatoires (ibuprofène) même en portant un DIU.

Mon médecin m'a prescrit de l'Utrogestran contre mes fortes douleurs menstruelles et je me suis aperçue en faisant des recherches qu'il s'agissait en fait d'hormones féminines. Est-ce que c'est dangereux ?
Non, ce n'est pas dangereux, mais je ne suis pas sûr que ça marchera. Vous verrez. Ce n'est pas le plus logique, à mon avis, mais bon... En tout cas, l'Utrogestan n'est pas contraceptif, si vous avez besoin d'une contraception il vaut mieux avoir recours à autre chose.

Martin Winckler
 
© L'Internaute
 

Est-il possible de pratiquer une interruption volontaire de grossesse de façon anonyme et sans que le médecin traitant soit au courant ?
Si vous vous adressez à un centre d'IVG (il y a la liste des centres sur la France entière sur mon site www.martinwinckler.com, tapez "centres de planification") votre démarche restera entièrement anonyme. Votre nom ne sortira pas du centre. Le secret est entier, même vis-à-vis de vos proches (de votre mari, par exemple, si vous êtes mariée). A fortiori à l'égard de votre médecin.

Est-il vrai que l'on ne peut plus tomber enceinte après deux IVG ?
Non. Non. Non. C'est difficile pour la femme qui le subit, mais les IVG aujourd'hui sont faites dans des conditions de sécurité très importantes.
Il y a des IVG par aspiration (qui ne traumatisent pas l'utérus, mais aspirent l'embryon) et des IVG médicamenteuses (quand la grossesse fait moins de 49 jours), qui provoquent une fausse-couche. Il y a des femmes qui font des fausses-couches (avortement spontané) à répétition entre deux grossesses. C'est pénible moralement mais ça ne les empêche pas d'avoir des enfants et ça ne met pas leur vie en danger. Pareil pour l'IVG. Il n'y a pas de "nombre limite" d'IVG autorisées. Celui qui vous dit le contraire n'y connaît rien (j'ai bossé 15 ans dans un service d'IVG) ou vous ment.

Que pensez-vous du vaccin contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l'utérus ?
Je pense que c'est une vaccination très discutable et voici pourquoi :
1° elle ne protège pas contre tous les virus responsables du cancer du col.
2° elle ne dispense pas de la vraie méthode de prévention qui est le frottis de dépistage (tous les 3 ans à partir de l'âge de 25 ans ou 8 ans après le premier rapport sexuel, jusqu'à l'âge de 65 ans).
3° on ne connaît pas ses effets indésirables à long terme ni la durée de la protection
4° pour être utile, il faudrait vacciner toutes les femmes françaises, toutes les femmes africaines, toutes les femmes asiatiques pour faire disparaître le virus, TOUS LES HOMMES (qui le transmettent, comme les femmes).
Donc, si vous voulez vous vacciner, il faut que vous pesiez le pour et le contre. A l'heure actuelle nous sommes nombreux à penser qu'un bon dépistage par frottis, pour toutes les femmes, vaut mieux qu'une vaccination incomplète comme celle-ci.


Et les traitements hormonaux substitutifs donnés à la ménopause ?

Ils sont probablement inoffensifs quand :
1° ils sont donnés quelques années (et non pas indéfiniment) juste après la ménopause.
2° ils sont donnés à des femmes qui les veulent et en ont besoin et non systématiquement (plein de femmes s'en passent très bien).
3° ils sont donnés à des femmes qui n'ont pas de facteur de risque vasculaire (qui n'ont jamais fait de phlébite, qui n'ont pas fumé après 35 ans) ni cancéreux (pas de cancer du sein ou de l'utérus chez la mère, les sœurs, les tantes et la grand-mère maternelle.
C'est un traitement de confort, ce n'est pas un traitement indispensable. Donc, on peut ou non le prendre. Ne laissez personne dire que c'est obligatoire.

Martin Winckler
 
© L'Internaute
 

Y a-t-il des inconvénients à prendre une pilule en continu (sans arrêt en fin de plaquette) ?
Non, aucun. Au contraire ça a plusieurs avantages.
1° Ca augmente l'efficacité, car c'est la semaine d'arrêt, si elle est suivie de un ou deux jours d'oubli en début de plaquette suivante, qui entraîne des grossesses. Si on ne l'arrête jamais, un oubli d'une journée n'a aucune importance car pour que l'ovulation "endormie" par la pilule se remette en marche il faut en général 7 jours d'arrêt + 1 ou 2 comprimés oubliés en début de plaquette.
2° Ca permet de n'avoir pas (ou peu) de règles, de faire disparaître les migraines qui apparaissent parfois au moment de l'arrêt de pilule, etc.
Et les femmes qui portent un implant ou les femmes qui prennent des pilules progestatives (Cérazette, Microval) ou qui portent un DIU (stérile) hormonal "prennent" leur contraception tous les jours. Et parfois n'ont pas de règles. Pendant plusieurs années. Et elles vont très bien.

Y a-t-il un réel danger à fumer quand on prend la pilule ?
Après 35 ans, ou si vous avez plus de 15 ans de cigarettes, il vaut mieux arrêter de prendre une pilule "combinée", c'est-à-dire contenant de l'éthynil-estradiol (c'est marqué sur la boîte). Car l'âge, la pilule et le tabac cumulés fragilisent les vaisseaux sanguins. Avant 35 ans, même si vous fumez (et sauf si vous fumez depuis plus de 15 années) il est abusif de vous faire arrêter ce type de pilule. Si vous êtes amenée à arrêter votre pilule en raison du tabac, vous pouvez utiliser une pilule sans éthynil estradiol (Microval, Cérazette, Ogyline, etc.) ou un DIU au cuivre ou hormonal ou un implant. Donc, vous n'êtes pas démunie. Et tout ça peut s'utiliser même si on fume (cela dit, prolongez votre vie et essayez d'arrêter de fumer, vous le valez bien!)!

Mon médecin dit que je suis très fertile et je suis déjà tombée enceinte malgré la prise régulière de ma pilule. Le stérilet est-il recommandé dans mon cas ?
Il y a plus d'échecs de pilule (6 %) que d'échecs de DIU (0,5 %). Donc, si j'étais vous, j'opterais tout de suite pour un DIU ("stérilet"). Les méthodes permanentes (DIU, implant) sont beaucoup plus fiables.
il y a moins d'échecs. Mais les gynécos sont soit ignorants, soit paresseux. Il faut
1° expliquer les méthodes (donc, les connaître)
2° laisser la femme choisir
3° poser un implant ou un DIU sans discuter
4° être disponible aux questions.
Tout ça prend du temps. Evidemment quand on fait payer 70 Euros la consultation de 5 minutes, c'est plus simple de marquer un médicament sur une ordonnance.

 

Martin Winckler
 
© L'Internaute
 

Comment expliquez-vous la recrudescence des infections sexuellement transmissible en France ?
Probablement parce que l'utilisation des préservatifs est en baisse.
Et parce que beaucoup d'infections sexuellement transmissibles sont sous-diagnostiquées. Les hommes n'ont pas de symptômes. Les femmes en ont souvent peu. De plus, comme elles en ont marre d'aller se faire examiner chez le médecin tous les 4 matins, et qu'elles n'ont pas toujours l'argent et le temps (ou le rendez-vous), elles n'y vont pas toujours quand il faut. Il y a beaucoup de causes possibles. Quand on a des rapports sexuels occasionnels avec des partenaires occasionnels ou multiples, il faut
1° utiliser une contraception
2° utiliser des préservatifs pour éviter les IST.


Les "craquages" de préservatifs sont-ils fréquents ?
Ca dépend du type de préservatifs et de leur fiabilité (il y a eu un "comparatif" dans la revue "60 millions de consommateurs" il y a quelques années, vous pouvez le consulter sur le site de la revue). Ca dépend aussi des utilisateurs/trices.
Plus on a l'habitude, moins on a de problème. Je conseille toujours quand on utilise des préservatifs de faire 2 choses :
1° les utiliser TOUT LE TEMPS (il n'y a pas de période sans risque, vous pouvez ovuler et être enceinte à TOUT moment du cycle, contrairement à ce que disent les livres de biologie, qui se réfèrent à des "dogmes datant du début du 20e siècle")
2° avoir toujours du Lévonorgestrel (pilule du lendemain, Norlevo) chez soi, en cas de préservatif qui craque ou... qu'on n'a pas mis parce qu'on s'est laissé entraîner par la passion... (oui, ça arrive, on est des humains, pas des robots...).

 

"On peut avoir des enfants même après plusieurs IVG"

Jusqu'à quel âge peut-on prendre la pilule ? J'ai 63 ans et je la prends toujours bien que je sois ménopausée, elle me fait du bien.
Ah... En principe, il n'y a pas de risque à la prendre jusqu'à 50 ans. Après, c'est l'équivalent d'un traitement substitutif de la ménopause. Donc, au sens strict, il n'y a pas de risque, à ceci près que l'estrogène contenu dans votre pilule n'est peut être plus adapté. Vous pouvez sûrement demander à votre médecin de vous prescrire l'équivalent sous forme de "patch" (timbre) + progestatifs en comprimés. Je serais plus rassuré pour vous...

J'essaie d'avoir un second enfant. D'après plusieurs tests, je ne suis plus immunisée contre la rubéole ni contre la toxoplasmose. Que faire ?
Non, c'est une erreur de labo. Si vous avez été vaccinée contre la rubéole, vous êtes encore immunisée. Contre ola toxoplasmose, vous ne l'avez peut-être jamais été. Les "séroconversions" (passage du positif au négatif) sont extrêmement rares et ne concernent que des personnes ayant des troubles de l'immunité. Donc je vous conseillerais de refaire les examens. Je pense que la rubéole sera positive. Si la toxoplasmose ne l'est pas, il suffit de vous laver les mains tout le temps et surtout quand vous caressez votre chat : le toxoplasme se transmet par la bouche (à partir des mains qui ont caressé le chat). Les griffures ne présentent pas de danger. De plus, si c'est un chat qui a toujours vécu en appartement, il est peu probable qu'il ait contracté une toxoplasmose. Mais l'élément de prévention N°1, c'est le lavage des mains.

Après quelques jours de retard de mes règles, j'ai fait un test de grossesse qui s'est avéré positif. Une semaine plus tard, et après de tous petits saignements, j'ai fait un second test qui, lui, était négatif. Que s'est-il passé ?
Il est possible tout simplement que vous ayez eu une grossesse toute débutante qui se soit interrompue spontanément. Si ça a lieu très tôt, ça peut passer inaperçu. Les prises de sang sont souvent beaucoup plus fiables que les tests urinaires, c'est donc le plus probable, s'il n'y a pas eu d'erreur de labo (ça arrive aussi) .

Martin Winckler
 
© L'Internaute
 

Je viens d'arrêter ma contraception car je veux avoir un enfant. Y a-t-il un délai à respecter avant d'essayer de tomber enceinte ?
Non. Après arrêt d'une contraception (n'importe laquelle) vous pouvez essayer d'être enceinte en vous rappelant les choses suivantes :
1° après pilule ou méthode hormonale (implant, DIU hormonal) il peut se passer deux mois avant de retrouver un cycle naturel (celui qu'on avait avant contraception). Après retrait d'un DIU au cuivre, c'est immédiat, puisque celui ci n'interfère pas avec le cycle.
2° Quelque 95 % des couples qui décident une grossesse la voient commencer dans l'année qui suit l'arrêt de la contraception. "Dans l'année", ça veut dire un mois ou 12 mois après. Donc, PATIENCE !!! Et on considère qu'il y a un "problème" seulement si ça fait deux ans qu'on n'a pas de contraception, des rapports sexuels réguliers (2 fois par semaine au moins) et pas de grossesse. Donc, PATIENCE (il y a plus de couples pressés que de couples stériles).
3° toutes les grossesses ne "tiennent" pas. Certaines s'interrompent spontanément parce que l'embryon n'est pas viable. Les fausses-couches spontanées qui surviennent avant trois mois sont des moyens naturels d'arrêter des grossesses trop malformées. Si votre première grossesse s'interrompt avant 3 mois, pas de panique. C'est un phénomène naturel. Réessayez, et ne vous inquiétez pas. Ce n'est évidemment pas dû à votre contraception (ni, si vous en avez eu une par le passé, à une IVG). Tous mes voeux !


A quand un ouvrage de votre part sur la contraception ?
J'en ai déjà écrit deux. "Contraceptions mode d'emploi" (J'ai Lu, 2007) et "Choisir sa contraception" (Fleurus, 2007). Ils sont tous les deux disponibles, ils coûtent moins de 10 euros et on les trouve partout. Et il y a plein d'infos gratuites (les mêmes que dans les bouquins, mais en moins détaillé) sur mon site : www.martinwinckler.com.

En guise de conclusion : il y a désormais un site officiel du ministère de la Santé sur la contraception, intitulé choisirsacontraception.fr Vous y trouverez tout plein d'infos. Allez-y. Il faut que cette info circule, car la meilleure contraception, c'est celle que chaque femme choisit, à un moment donné de sa vie, en toute connaissance de cause. Donc, n'hésitez jamais à interpeller votre médecin et à lui demander de vous informer et de se tenir au courant. C'est son boulot. Bonne chance à toutes et à tous et merci pour vos questions.

En savoir plus

Sur le web

Le site de Martin Winckler

Choisir sa contraception

Dans les librairies

Anticancer

"Contraceptions, mode d'emploi"

Dr Martin Winckler

Editions J'ai lu, 619 pages, 8,40 euros.

Consulter les librairies

 

 

Anticancer

"Choisir sa contraceptioni"

Dr Martin Winckler

Editions Fleurus, 150 pages, 8,50 euros.

Consulter les librairies

 


Magazine Santé Envoyer Imprimer Haut de page
A VOIR EGALEMENT
Votre avis sur cette publicité

Sondage

Quelle est la mesure la plus efficace pour baisser la consommation de tabac ?

Tous les sondages