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On en parle
 
Septembre 2007

Journée de la prostate : prévenir les troubles sexuels

La prostate est loin d'être inutile et doit faire l'objet de toute l'attention des hommes de plus de cinquante ans, contrairement à ce qu'affirmait Clémenceau. A l'occasion de la troisième Journée nationale de la prostate, qui se déroulera le 20 septembre, l'Association française d'urologie insiste sur les troubles sexuels liés aux dysfonctionnements de la prostate.
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"Lors des précédentes journées de la prostate, le numéro Indigo que nous avions mis en place avait été saturé de questions sur les troubles de la prostate et la sexualité, explique Christian Coulange, président de l'AFU. Il nous a donc semblé important de communiquer davantage sur ce sujet et c'est le thème retenu pour cette troisième édition."

description brève de l'image
 
Thème de cette troisième Journée nationale : les troubles de la sexualité liés aux problèmes de prostate.
 

La prostate est au cœur du système urinaire mais aussi de l'appareil de reproduction. Cette glande d'une vingtaine de grammes en forme de châtaigne, située juste en dessous de la vessie, joue un rôle très important dans la production du liquide séminal qui, avec les spermatozoïdes, forme le sperme. Au moment de l'éjaculation, elle se contracte très fortement pour évacuer le sperme à l'extérieur. "Elle est donc essentielle à la fertilité masculine, note le Professeur Jacques Tostain, responsable du comité d'andrologie à l'AFU."
Lorsque la prostate se dérègle et se met, par exemple, à grossir, les premiers troubles sont souvent d'ordre mictionnel : le patient doit uriner plus souvent ou constate que le jet est moins puissant. "L'appareil urinaire et le sexe sont intimement liés pour l'homme, expose Jacques Tostain, et l'on constate que plus ces troubles urinaires sont importants, plus l'activité sexuelle du patient est en baisse. Il souffre souvent d'une dysfonction érectile."

Préserver les nerfs érectiles

Une fois que les troubles sont là, il peut être compliqué de les soigner. Parfois, une opération est nécessaire pour ôter tout ou partie de la glande. "Lorsqu'il s'agit d'une hypertrophie, on ne retire qu'une partie de la prostate et l'on ne touche pas aux nerfs érectiles, explique le Pr Tostain. L'érection peut donc toujours avoir lieu. L'éjaculation aussi, mais il s'agit dans la plupart des cas d'une éjaculation rétrograde (le sperme se déverse dans la vessie, NDLR)." Dans le cas d'un cancer, on est souvent contraint de retirer toute la prostate. Se pose alors le problème de préserver ou non les nerfs érectiles. Tout dépendra des patients et de l'avancement du cancer. Si les nerfs sont préservés, le patient pourra avoir une érection, mais pas d'éjaculation, "ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas d'orgasme, souligne Jacques Tostain. Ce sont deux événements indépendants". Si les nerfs n'ont pas pu être préservés, en revanche, il n'y aura plus d'érection naturelle. Les thérapies médicamenteuses peuvent elles aussi entraîner des troubles, notamment dans le cas de traitements hormonaux.

Polémique


C'est pour éviter tous ces désagréments que l'AFU recommande un dépistage individuel pour les hommes de 50 à 75 ans. "Nous ne recommandons pas un dépistage de masse comme pour le cancer du sein, explique le Pr Coulange. Nous ne disposons pas d'assez de données pour le faire. En revanche, nous prônons l'information pour les patients plus de 50 ans : on doit leur expliquer qu'il existe des tests simples. Pratiqués régulièrement, ils permettent de dépister un problème de prostate à ses débuts, qui pourra donc être soigné beaucoup plus facilement que si l'on consulte lorsqu'on est déjà malade." Pour l'heure, la moitié des hommes de 50 ans et plus aurait bénéficié au moins une fois d'un dépistage.

"Informer le patient systématiquement"

Le président de l'AFU a également souhaité répondre à la polémique qui a éclaté au début de l'été. Certains médecins ont dénoncé un "surdiagnostic et un surtraitement", arguant que de nombreux cancers non-évolutifs étaient détectés lors de ces examens, qui n'auraient jamais évolué et n'auraient pas nécessité de traitement normalement. "Cette polémique est infondée, s'insurge Christian Coulange. D'abord, parce que nous recommandons une information et un dépistage individuel, choisi, et non un dépistage de masse. Ensuite, parce que les chiffres prouvent l'efficacité de ce dépistage. Dans les années 1980, 80% des cancers de la prostate étaient diagnostiqués à un stade métastasique. Aujourd'hui, plus de 90% d'entre eux sont repérés à un stade précoce."
Quant au traitement, il n'est pas systématique. Certains patients font l'objet d'une "surveillance active". Si une petite tumeur a été repérée et que d'après les examens elle n'est pas agressive, on peut proposer au patient de ne pas la traiter pour l'instant mais de surveiller son évolution avec des examens fréquents, tous les trois mois.

Numéro Indigo

Reste à convaincre les hommes de parler librement de ces soucis avec leur médecin, ce qui n'est pas forcément naturel. "Ils ont du mal à expliquer et à se prendre en charge lorsque tout va bien, analyse le Pr Tostain. Quant au médecin généraliste, il n'a pas forcément le temps ni le réflexe de parler de la prostate à un patient de 50 ans qui le consulte pour autre chose."

C'est avant tout cet état d'esprit que l'AFU souhaite faire évoluer au fil de ces journées. Afin de faciliter la prise de parole, elle a mis en place une campagne de communication dont le vecteur est une femme. "Elles peuvent servir de relais dans la mesure où elles sont beaucoup plus habituées que les hommes à subir des examens de routine et à parler à leur médecin de questions liées au sexe." Un numéro de téléphone Indigo (0,099 euro HT/ minute) sera également mis en place les 19 et 20 septembre. Au bout du fil, de 9 h à 19 h, des urologues répondront aux questions des Français, de façon totalement anonyme au 0 820 366 110.

En savoir plus
Association française d'urologie

 


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