Santé
Déremboursement de médicaments : pour y voir plus clair
Si l'on entend beaucoup parler de déremboursement actuellement, c'est que la politique de réduction des coûts de la sécurité sociale est en marche. Décidée en 2002, elle a pour principal objectif de ne plus rembourser (ou moins rembourser) certains médicaments, dont le service médical rendu (le désormais fameux SMR) est jugé insuffisant. Trois vagues de déremboursement sont prévues dans ce plan. Au total, ce sont près de 650 médicaments (sur les plus de 5 000 actuellement disponibles) qui vont être déremboursés d'ici à 2005. La première phase a déjà eu lieu à l'automne dernier : environ 80 médicaments jugés obsolètes ont été "déremboursés". Aujourd'hui, c'est la deuxième phase du programme qui est en route. Jean-François Matteï, ministre de la Santé, a annoncé récemment aux industriels de la pharmacie que 400 spécialités étaient concernés. C'est la Commission de la transparence qui s'est chargée de constituer cette liste de 400 produits, déjà été considérés une première fois comme peu efficaces. Les industriels disposent maintenant d'un mois pour demander des recours. Résultat : impossible de savoir aujourd'hui quels sont précisément les médicaments qui ne seront plus (ou moins) remboursés par la Sécu au final. Cette deuxième vague de déremboursement ne devrait donc pas avoir lieu avant le printemps, voire l'été. Selon certaines informations divulguées par le ministre l'année dernière, cette "liste noire" serait composée de veinotoniques, vasodilatateurs, magnésium et autres fortifiants... Leur remboursement pourrait donc être entièrement annulé ou diminué, passant de 65 à 35 %. La troisième phase de déremboursement, quant à elle, est programmée pour 2005. Peu d'informations concernant les médicaments qui seraient impliqués dans cette vague sont actuellement disponibles. Le remboursement sur la base du prix du générique 450 médicaments ne sont ainsi plus remboursés qu'au prix du médicament générique équivalent, qui est environ 30 % moins cher. Résultat : si vous avez l'habitude d'acheter un médicament au prix de 15 € et que le générique coûte 11 €, les 4 euros de différence seront à vorte charge. Le but de cette mesure est évidemment de pousser les patients à demander prioritairement des médicaments génériques qui sont, rappelons-le, de composition et donc d'efficacité égale, à un moindre coût pour tous...
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