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ON EN PARLE
 
Avril 2007

La francophonie contre le sida

Après le Sidaction 2007, s'est déroulée la 4e conférence francophone VIH/SIDA. Son but : développer la solidarité entre le Nord et le Sud. Mais quel rôle peut jouer la langue française dans la lutte contre le Sida ?
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La francophonie : symbole d'échange et de solidarité entre les pays du Nord et du Sud pour lutter contre le sida. Photo ©

Le sida touche en 2006 plus de 39 millions de personnes dans le monde. Mais le traitement de la maladie se fait de manière différente que l'on vive dans un pays du Nord ou du Sud. Ainsi sur 5 millions de personnes séropositives dans les pays francophones du Sud, seuls 150 000 malades ont pu recevoir les soins qui existent, principalement à cause d'un manque d'information.

 

Le sida et la mondialisation

» "La lutte contre le VIH s'inscrit pleinement dans l'ère de la mondialisation. Le sida n'est pas un problème réservé au Nord ou au Sud, il s'agit d'un problème mondial" souligne Christine Katlama, professeur de médecine en maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et co-présidente de la conférence francophone VIH/SIDA. Parce que l'anglais n'est pas parlé dans toutes les régions du monde, ce rendez-vous en français a pour but de rassembler les connaissances du Nord et du Sud en matière de lutte contre le sida, afin de mieux les communiquer dans le réseau francophone.

» Au delà de la langue, la lutte contre la maladie à l'échelle mondiale est également dirigée de manière "anglo-saxonne". Les pays francophones du Sud étaient, jusque lors, pas ou peu représentés aux congrès internationaux. Or il y a des connaissances à la fois bénéfiques pour le Nord et le Sud qu'il faut partager. "L'action de la France, à l'inverse des pays anglo-saxons, se montre plus tournée vers la prise en charge des patients, que vers l'aspect santé publique" précise le professeur Jean-françois Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) et co-président de la conférence francophone VIH/SIDA.

L'information pour lutter contre la discrimination

» Au Sud, les efforts sont à concentrer autour de l'accès aux soins, dont le coût est encore trop élevé. Au Nord, un travail d'information reste à faire pour que les discriminations ne soient plus à l'origine de comportements à risques.

"15% des personnes séropositives vivant en couple n'informent pas leur partenaire"

En effet, un patient atteint du sida sur cinq révèle des rapports non protégés dans les 12 derniers mois et 15% des personnes séropositives vivant en couple n'informent pas leur partenaire*. Ces réactions poussent les patients à garder leur état de santé secret et sont autant d'obstacles à la prévention.

» Le patient est placé au cœur du débat, encore plus particulièrement quand il s'agit d'une femme. "Dans la tranche d'âge des 15-24 ans au Sud, 15% des filles sont séropositives contre 5% de garçons. Pourquoi ? A cause de la pression des hommes de la tranche d'âge au-dessus", explique Christine Katlama. Pour la transmission de la mère à l'enfant aussi, le Nord peut aider le Sud. Les progrès de la recherche ont réduit le taux de transmission mère-enfant à moins de 2% au Nord. "Mais au Sud, seules 10% des femmes ont accès aux programmes complets de prise en charge" ajoute Jean-François Delfraissy.

Le message final est commun aux présidents de la conférence francophone : "Rien n'est réglé, ni au Nord, ni au Sud".

 

*Enquête ANRS/VESPA, Inserm, 2003. Enquête sur les conditions de vie des malades du sida dans les pays du Nord.

 

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