ON EN PARLE
Janvier 2007
Génériques : doper les ventes
En cette fin d'année, l'heure des bilans a sonné. Et les médicaments génériques n'échappent pas à la règle. Qu'en est-il de leur vente sachant que pendant longtemps la France était en retard ?
Un retard à rattrapper L'héxagone a accusé un long retard par rapport à ces voisins Européens. Mais depuis peu, le générique est entré dans les habitudes d'achat en pharmacie. En outre, ces dernières années, plusieurs molécules à fort potentiel sont tombées dans le domaine public. Résultat, en 2005, un médicament vendu sur huit était un générique. Contre un sur quatorze en 2002. C'était sans compter sur l'année 2006 où les ventes de génériques ont encore bondi. Ainsi, le taux de substitution d'un produit original par un générique est ainsi passé de 63% fin 2005 à 67,8% en octobre dernier. Malgré ces efforts, on est pas encore au 70 % espéré Opération sauvetage Du coup, les derniers mois ont donc été consacrés à rattraper le retard dans les départements, où les génériques n'avaient pas la côte. C'est ainsi qu'une "opération sauvetage" s'est déroulée à l'hiver 2006, notamment à Paris où le taux de substitution n'était que de 58,3 % en octobre dernier. Pour booster les ventes, la CNAM a refusé à l'assuré social, qui boycotte la délivrance de médicaments génériques, de bénéficier du tiers payant (dispense de frais pour le risque maladie). Cette mesure dissuasive a permis le décollement des ventes dans les départements mauvais élèves. Ainsi, en Ile-de-France, le taux de substitution est passé de 58,2% début octobre à 65,2%, fin octobre ! Le pari est en passe d'être atteint. Et pour 2007 ? Du coup, sur leur lancée, la CNAM et les syndicats de pharmacien ont fixé l'objectif national de substitution générique pour 2007 à 75 %. Pour l'atteindre, le dispositif "tiers payant contre générique" restera employé uniquement dans les départements où le taux de substitution sera sous la barre des 65 %. A ce jour, ils sont une vingtaine à être dans ce cas. En outre, une liste de 30 molécules à substituer en priorité vient d'être établie. Elle comprend notamment des statines, des hypnotiques, des inhibiteurs de pompe à protons, des anxiolytiques. Bref, des médicaments chers avec un taux de pénétration faible. Rappelons que les génériques sont composés des mêmes molécules et ont la même efficacité que les médicaments originaux. Leur force : ils sont 20 à 30 % moins chers pour la Sécu. Rien que pour le premier semestre 2006, la vente de génériques a ainsi produit 236 millions d'euros d'économies. Comme quoi les efforts ont un prix ! Sources : CNAM et AFSSAPS, novembre 2006.
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