ON EN PARLE
Septembre 2006
Obésité : la progression se confirme
Initiée en 1997, l'enquête ObÉpi permet de suivre tous les trois ans l'évolution de l'obésité en France. Pour 2006, 20 000 foyers ont été sondés par la TNS Healthcare Sofres. Voici les principaux résultats. Obésité des Français : faut-il s'inquiéter ? En 2006, l'augmentation de la prévalence de l'obésité se confirme en France. Elle concerne en effet 12,4% de la population, contre 11,3% en 2003 et 8,2% en 1997. Si l'obésité augmente régulièrement, on constate cependant un léger ralentissement. De plus la fréquence du surpoids (au contraire de l'obésité, le surpoids est sans conséquence sur la santé) reste stable. Résultat encourageant ? Oui, mais il faudra attendre de voir si la tendance se confirme ont indiqué les auteurs de l'enquête lors de la présentation des résultats.
De plus, comme le rappelle le Dr Arnaud Basdevant, chef du service nutrition de l'Hôtel-Dieu à Paris "la mauvaise nouvelle est la persistance de la progression des formes les plus sévères d'obésité". Et pour cause, bien qu'elle touche seulement 0,8% des Français, l'obésité dite "morbide" est associée à un risque plus élevé de graves complications : complications cardiovasculaires, pneumologiques, métaboliques (excès de cholestérol, diabète) ou rhumatologiques (arthrose des genoux et des hanches). La nouveauté : le phénomène "génération" Est-ce que les jeunes générations se comportent comme leurs parents ? Avec près de 10 ans de recul, l'étude peut y répondre pour la première fois. Et la réponse n'est pas encourageante : on devient obèse de plus en plus tôt La preuve, les jeunes filles qui ont 20 ans aujourd'hui ont en moyenne le même tour de taille que leurs mères de 50 ans ! "Si les jeunes générations suivent la même évolution que leurs aînés, quelle sera la prévalence de l'obésité chez ces personnes quand ils seront séniors ?" remarque Marie-Aline Charles, Directeur de recherche à l'Inserm.
Hommes et Femmes : égaux face à l'obésité ? L'augmentation de l'obésité est plus rapide et plus forte chez la femme (+64%) que chez l'homme (+40%). "Physiologiquement, les femmes développent plus volontiers leur masse grasse que les hommes, et il est possible que l'apparition de ces différences entre sexes traduise leur plus grande sensibilité aux stimulations de l'environnement nutritionnel actuel" explique Marie-Aline Charles. Par ailleurs, le tour de taille des femmes évolue aussi plus rapidement. En 9 ans, les hommes ont pris 2,4 cm de tour de taille, alors que les femmes ont pris 4,5 cm. Le tour de taille reflète la quantité de graisses intra-abdominales. Et si cet indice est important, c'est parce que l'on sait que lorsqu'il dépasse un seuil, il devient un facteur de risque cardiovasculaire. Or, en 2006, environ 36% des femmes dépassent ce seuil, contre 27% en 2003. Sources : données ObÉpi-Roche, septembre 2006.
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