Angine : ce qu'il faut faire

Que faut-il faire contre nos angines hivernales ? Pourquoi ne faut-il pas abuser des antibiotiques ? Quand sont-ils efficaces ?

L'usage des antibiotiques, dont la découverte a été une révolution médicale, s'est généralisé. Ce qui provoque aujourd'hui de sérieux problèmes de résistance et de réapparition de germes que l'on pensait disparus de nos contrées. Les bactéries font partie de notre environnement : elles ne sont pas toutes nocives, au contraire. Les bactéries de notre flore intestinale, par exemple, constituent une protection contre des agents extérieurs pathogènes. Les bactéries ne sont donc pas synonymes de virus et de maladie.

Il faut donc agir au quotidien pour réduire la consommation d'antibiotiques, en ciblant mieux les cas où les antibiotiques vont agir ou non. En effet, en 20 ans, la consommation d'antibiotiques par personne et par an a doublé. Chez nous, elle est très supérieure à celle des autres pays européens. Cependant, la tendance est à la baisse depuis le début des campagnes massives de l'assurance maladie "les antibiotiques c'est pas automatique". C'est ce que confirme une récente étude de la Sécurité Sociale, qui indique que la consommation d'antibiotiques a baissé de 13 % depuis 2002 en France.

Pour bien agir cet hiver en cas de rhume, la case médecin est obligatoire. Sachez que les médecins disposent aujourd'hui d'un test simple de dépistage. Grâce à un prélèvement au fond de la gorge, simple mais un peu désagréable, vous saurez en quelques minutes si votre angine est d'origine virale ou bactérienne. Ce test est particulièrement intéressant, puisque l'on sait que deux tiers de nos angines sont d'origine virale : les antibiotiques sont alors totalement inefficaces. Restent donc les habituelles pastilles et autres collutoires pour soulager la douleur...

Chez les enfants, il faut aussi veiller à la consommation des antibiotiques. En cas de maladies infectieuses bénignes, leur organisme doit aussi apprendre à faire face pour renforcer leur système immunitaire et pouvoir lutter efficacement contre les germes à venir.

Enfin, avec l'arrivée de l'hiver, rappelons que les antibiotiques sont inefficaces contre la grippe : ils ne font pas baisser la fièvre, ne réduisent pas la durée de la maladie et n'empêchent pas la contagion.

Le problème de la résistance aux antibiotiques
Depuis la découverte du premier antibiotique, la pénicilline, des milliers de vie ont été sauvées. Mais, en raison d'une surconsommation de ces médicaments, les bactéries se sont adaptées et ont développé de véritables armes défensives contre les antibiotiques : elle sont devenues résistantes.
Un exemple concret ? Le germe responsable de la plupart des otites, le pneumocoque, résiste aujourd'hui dans 42 % des cas à la pénicilline et même dans 60 % des cas chez les enfants... Alors qu'il y a à peine vingt ans, le taux de résistance était de 0,5 % !

Ce qu'il faut faire...
Consulter : seul un médecin est apte à décider s'il vous faut des antibiotiques ou non.
Ne pas insister pour se voir prescrire des antibiotiques si le médecin ne le juge pas nécessaire.
Ne pas arrêter un traitement prescrit sous prétexte que les symptômes ont disparu : une rechute est vite arrivée.
Et ne pas penser qu'en prenant des antibiotiques, nous guérirons plus vite...