Garder l'ouïe fine : dix éléments de réponse Les appareils auditifs, des aides précieuses

Les aides auditives classiques fonctionnent sur le même principe que leurs ancêtres, nées en même temps que le téléphone, à la fin du XIXe siècle. La prothèse conventionnelle, quelle que soit sa forme, se compose d'un microphone extérieur et d'un écouteur placé dans le conduit auditif. Son efficacité varie selon le type de surdité et selon le patient. Soulignons qu'une prothèse n'a pas de but thérapeutique : elle ne guérit pas la maladie, elle ne fait que pallier au mieux ses conséquences.

prothèses intraauriculaires ou contour d'oreilles : ces deux types d'aide
Prothèses intraauriculaires ou contour d'oreilles : ces deux types d'aide auditive permettent à des personnes malentendantes de mieux entendre, sans chirurgie. © JPC-PROD - Fotolia

L'avantage : aucun besoin de chirurgie, l'oreille demeure intacte. Ces prothèses peuvent donc être utilisées dans tous les cas (sauf certaines pathologies de l'oreille externe telles que des infections à répétition, etc.)
L'inconvénient : elles sont plus ou moins efficaces, peuvent être difficiles à régler, ne reproduisent pas les sons tels que l'oreille " normale " les entendrait, craignent l'eau... Toutefois, l'avènement du son numérique a permis de les faire progresser de façon remarquable ces dernières années. Les batteries doivent être changées régulièrement.

Deux types de prothèses auditives externes cohabitent sur le marché : les contours d'oreille se fixent autour du pavillon et un tube s'enfonce dans le conduit auditif. Les appareils intraauriculaires sont enfoncés dans le conduit auditif, avec une seule partie à peine visible, à l'entrée de l'oreille. Ces prothèses doivent être faites sur-mesure : des moulages sont réalisés au préalable, pour que la prothèse épouse parfaitement la forme du conduit auditif.

Semi-implantables

Depuis à peine dix ans existent des dispositifs dits semi-implantables. L'idée est en quelque sorte de court-circuiter le tympan en plaçant l'amplificateur des vibrations directement sur un osselet de l'oreille moyenne. La pile et le microphone sont, eux, placés à l'extérieur. Comme les prothèses traditionnelles, ces éléments ne sont pas étanches et doivent être retirés pour se baigner ainsi que pour dormir.

Dernier né, le tout implantable

Depuis deux ans, des appareils entièrement implantables ont vu le jour. Le microphone est placé sous la peau, juste derrière l'oreille. Il fonctionne grâce à un accumulateur qui se recharge tous les jours pendant environ 1 h. Ce système utilise les vibrations du tympan comme microphone naturel, ce qui permet à la personne malentendante d'obtenir un son plus proche de la réalité. "L'un des avantages majeurs de cette nouvelle technologie, estime le professeur Bébéar, c'est que l'implant est totalement invisible. Or beaucoup de gens refusent les prothèses traditionnelles parce qu'ils les estiment trop visibles. La surdité, dans nos pays latins, est synonyme de vieillesse et perçue comme dégradante."

En outre, la batterie dure entre 5 et 9 ans selon l'usage qu'on en fait. L'inconvénient : une opération chirurgicale de 4 heures est nécessaire, ce qui n'est pas négligeable. "Avant d'entamer une procédure, j'expose ses choix à mon patient et je lui demande de réfléchir pendant quelques semaines", affirme le Docteur Thibaut Dumon, ORL à la clinique du Dr Jean-Causse à Béziers, l'un des quelques chirurgiens formés à la technique de l'implantation. A noter qu'une fois le système implanté, il vous sera interdit de passer des IRM. En outre, nouvelle technologie oblige, s'offrir ces nouvelles oreilles a un coût, qui peut s'avérer prohibitif : compter environ 18 000 € par oreille (environ 3 000 € à 4 000 € pour une prothèse externe classique).

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