Demain j'arrête... De me faire marcher sur les pieds

Dans votre vie privée ou au travail, vous êtes connue pour être la Bisounours de service, corvéable à merci, toujours là quand il faut rendre service. Etre aimable, c'est bien, mais vous devez aussi vous armer pour ne pas vous laisser déborder.

Ca commence le matin, dans le métro. Vous avez beau vous glisser entre les sièges pour attraper une place dès qu'elle se libère, il y a toujours quelqu'un pour vous bousculer et vous passer devant en vous marchant, littéralement, sur les pieds.  Ca continue au bureau, où vous vous faites griller votre place à la machine à café, mais vous gardez le sourire. Même chose quand votre boss arrive avec une pile de dossiers et vous explique que, comme vous travaillez tellement mieux et tellement plus vite que les autres, c'est vous qui vous récupérez ces trois nouveaux clients, à gérer en plus des vôtres.
 

A la maison, votre cher et tendre n'est pas le dernier à abuser de votre gentillesse : "Je suis plus grand, c'est bien normal que je prenne les trois-quarts du lit" ou "Ah nan moi j'ai fait la vaisselle une fois la semaine dernière alors cette fois c'est toi, je te raconterai le début du film". Parfois, même les enfants s'y mettent. Si vous leur dites non une première fois quand ils reluquent la boîte de bonbons sur l'étagère de la cuisine, ils finissent toujours par vous avoir à l'usure !

Vous commencez à saturer de cette situation. Marre de vous laisser dévorer par les autres : entre le surplus de travail, les services que vous rendez à droite à gauche, vous n'avez plus une minute à vous. Sans compter que quand vous, vous osez demander un minuscule service à quelqu'un, on vous répond clairement qu'on n'a pas le temps. Voici donc quelques conseils pour arrêter de vous faire grignoter sans pour autant devenir acariâtre et méchante.

 Avant toute chose, essayez d'identifier les raisons qui vous ont conduit à vous laisser "marcher sur les pieds". Bien souvent, le processus est plus ou moins le même d'une personne à l'autre.

- En premier lieu il y a la timidité, celle qui vous empêche de dire tout haut ce que vous pensez pourtant très fort tout bas.

- La peur de déplaire est souvent bien présente également. Vous avez toujours été une bonne élève, ça vous fait plaisir de faire ce que l'on attend de vous. La simple idée de "décevoir" votre patron ou vos enfants en refusant quelque chose vous paralyse.

- Peut-être manquez-vous tout simplement de confiance en vous. Vous avez peur qu'au moindre refus de votre part, on ne vous aime plus. Plus ou moins consciemment, vous êtes convaincue que c'est pour votre disponibilité qu'on vous "aime".

Le remède va bien sûr devoir être adapté à la cause. Mais quelques principes de base peuvent s'appliquer à tous les cas de figure.

 Vous voulez qu'on vous respecte ? Pour ça, il faut que vous commenciez par avoir du respect pour vous-même. Dit comme ça, cela semble tomber sous le sens, mais réfléchissez-y de plus près. Est-ce vraiment vous respecter que d'accepter des tâches et des situations qui ne vous conviennent pas, juste dans l'espoir de plaire ? Pas précisément, vous en conviendrez... En renvoyant cette image d'une femme prête à tous les sacrifices pour qu'on l'aime, c'est un peu comme si vous donniez à ceux qui vous exploitent les arguments pour le faire sans culpabiliser. Prenez le temps de vous regarder dans les yeux, dans le miroir de la salle de bains le matin : vous êtes quelqu'un de bien et d'intéressant alors ? Un peu de respect pour cette jolie fille rigolote : ne lui infligez pas tout ça !

 Plus pragmatique mais indispensable : quand vous avez réussi à dire non, soyez inflexible. Dopée par ce nouveau respect que vous avez pour vous-même, vous êtes parvenue à refuser d'aider votre collègue Lili à boucler son dossier super urgent. Ne vous laissez pas rattraper par ce sentiment de culpabilité qui vous taraude. Ne vous laissez pas non plus influencer par son expression blessée et boudeuse. Soyez gentiment ferme : non, c'est non. On passe à autre chose.

Même chose avec vos enfants. Attention, l'exercice est un peu plus difficile. Vous avez beau savoir qu'il faut leur refuser cette demi-heure supplémentaire à regarder le film du dimanche soir, ils n'en finissent plus de traîner, de supplier... Les enfants sont très forts pour vous avoir à l'usure ! Mais rappelez-vous que c'est vous qui avez l'autorité, alors usez-vous. Vos enfants ne vous en aimeront que plus. Si vous commencez à céder, ils sauront qu'ils n'auront qu'à insister un peu, les prochaines fois, pour obtenir ce qu'ils veulent.

 Parfois, cela ne suffit pas. Contre les cas récalcitrants, il va vous falloir employer la méthode forte... Votre collègue du 2e n'en finit pas d'en rajouter. Vous refusez de lui rendre un énième service et il revient avec un autre. Pire, vous vous rendez compte qu'il se moque plus ou moins gentiment de vous avec son pote de la compta. Ca vous démange de lui clouer le bec ? Eh bien faites-le ! Dites-lui une bonne fois pour toutes ce que vous pensez de lui et de ses méthodes. En restant polie et sans vous énerver. Vous verrez : dans un premier temps, c'est extrêmement soulageant. Et par la suite, il y a fort à parier qu'il ne vous embêtera plus !

 Dernière recommandation avant de vous laisser voler de vos propres ailes : ne reniez pas votre gentillesse pour autant. Au contraire : vous êtes une gentille et c'est tout à votre honneur. Continuez à avoir du respect pour les autres et à les aider quand vous en avez envie. L'idée, c'est de poser vos limites, pas de devenir aigrie et mal aimable !

 

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