Faut-il avoir peur de l'aspartame ? Etude Ramazzini : des rats pas très en forme

l'institut ramazzini a étudié les conséquences de l'ingestion quotidienne
L'Institut Ramazzini a étudié les conséquences de l'ingestion quotidienne d'aspartame sur les rats. © cubephoto - Fotolia.com

Plusieurs équipes de chercheurs ont tenté, depuis des années, de tester l'aspartame pour prouver ou invalider son inocuité. Parmi les plus assidus, se trouve l'institut Ramazzini, qui a notamment publié deux études relativement inquiétantes. La journaliste Marie-Monique Robin les relate dans son livre "Notre poison quotidien". L'institut italien possède une particularité qui fait toute la différence : au lieu d'euthanasier les rats 24 mois après le début de l'expérience, il les laisse mourir de leur belle mort. Ce qui permet de suivre le développement éventuel de problèmes de santé jusqu'au bout.

 Une première étude, en 2006, a ainsi permis de montrer qu'en fin de vie, les rats ayant absorbé tous les jours de l'aspartame développaient plus que la moyenne des lymphomes, des leucémies, des tumeurs rénales et des tumeurs du nerf crânien. Le tout dès une dose de 20 mg d'aspartame par jour et par kilogramme, soit moins que la dose journalière admissible (50 mg par kilogramme aux Etats-Unis, 40 en Europe).

Soumise à l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), cette étude a été rejetée au motif que les rats en fin de vie présentaient des troubles respiratoires qui, selon les experts de l'Efsa, auraient pu induire le développement de tumeurs. Sauf que le groupe témoin souffrait du même syndrome respiratoire (logique, puisque les rats étaient âgés, expliquent les chercheurs à la journaliste Marie-Monique Robin) et n'a pas développé de tumeurs.

 L'Institut Ramazzini publie en 2007 une seconde étude, qui s'intéresse cette fois aux rates en gestation et, surtout, à leur descendance. Les futures mamans ont absorbé des doses quotidiennes d'aspartame comprises entre 20 mg/kg et 100 mg/kg.

Conclusion de l'étude : lorsque l'exposition commence pendant la vie fœtale, le risque de développer les tumeurs observées pendant la première étude augmente de manière très significative. Par ailleurs, les descendantes femelles développaient des tumeurs mammaires.

Cette fois, l'EFSA a justement argué que l'étude n'était pas fiable puisque ce symptôme n'apparaissait pas lors de la première étude. Un argument qui a surpris les chercheurs italiens puisque, par définition, ils cherchaient à vérifier si l'exposition in utero avait un impact supérieur à l'exposition "classique"...

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