Tout n'est pas bon dans le poisson

130 produits de la mer ont subi l'analyse poussée du magazine 60 millions de consommateurs et les résultats sont surprenants, voire alarmants.

Tout n'est pas bon dans le poisson
© Alexander Raths - 123 RF

Source de protéines et de fer par excellence, le poisson est un aliment aux bienfaits reconnus. Il apporte également du phosphore, des oligoéléments comme le zinc, des vitamines (A, D et E), et les fameux acides gras oméga 3 réputés pour leurs effets bénéfiques sur les systèmes nerveux et cardiovasculaire, ainsi que sur la rétine. Cependant, nos amis à écailles ne sont pas épargnés par la pollution et la contamination.

Des poissons aux métaux. Arsenic, méthylmercure, cadium… Ces métaux naturellement présents dans certains de nos sols et eaux sont souvent retrouvés dans les poissons et les produits à base de poisson. Une exposition prolongée à ces contaminants peut avoir des conséquences néfastes sur la santé et notamment sur le système nerveux central. C'est pourquoi l'Anses conseille de ne consommer du poisson que 2 fois par semaine.

Les produits de la mer sur le banc des accusés. Le magazine 60 millions de consommateurs a passé au crible différents aliments à base de poisson (thon en boîte, terrine de saumon, surimi, sushis, brandade de morue, rillettes de thon...) afin de déterminer, entre autres, leur teneur en métaux et leur composition. Le couperet est tombé pour le thon en boîte : toutes les conserves testées, quelle que soit la marque, contenaient des traces de métaux. Les coupables ? En majorité l'arsenic et le mercure, présents également dans les sushis. Quant aux quantités de poisson, elles varient en fonction des références et des produits, parfois du simple au double ! Enfin, une autre ombre obscurcit le tableau : la présence d'arêtes, de peau de poisson, voire de cœur dans certaines conserves de thon. 

Des saint-jacques dopées à l'eau. Le trempage consiste à augmenter jusqu'à 30 % le poids du produit par l'injection d'eau ou trempage dans des bains d'additifs. Cette méthode est interdite par la réglementation européenne, pourtant elle demeure la fraude la plus courante. Pour la détecter, il faut mesurer le ratio entre les taux d'humidité et la teneur en protéines du produits. Légalement, la valeur seuil est fixée à 5. Parmi les noix de saint jacques testées, 5 sur 12 ont un ratio supérieur à 5, et le ratio moyen des références testée, de 4,9, flirte dangereusement avec la valeur légale. Rien à signaler, en revanche, du côté des filets de poisson (saumon, cabillaud), qu'ils soient frais ou surgelés.

Les étiquettes sont nos alliées. Il faut garder l'œil sur les contaminants mais pas seulement. Les quantités de sucre et de lipides sont aussi à surveiller pour maintenir une alimentation saine. Surtout les lipides saturés, potentiellement nocifs pour notre système cardiovasculaire. Il est donc nécessaire de bien lire les étiquettes, même si elles ne sont pas toujours lisibles. Attention aussi aux listes d'ingrédients à rallonge dans lesquelles s'affichent un grand nombre d'additifs et de conservateurs. Le poisson reste donc notre ami, à condition qu'il soit bien choisi.