"Le diabète de type 2 est un problème de santé publique très sérieux" "Le diabète de type 2 est une maladie insidieuse"

Y a-t-il des signes avant-coureurs qui peuvent alerter ?

Pr Patrick Vexiau : Malheureusement les symptômes sont tardifs dans le diabète de type 2. Ce qui fait que le plus souvent c'est une maladie insidieuse, sournoise qui se développe à bas bruit.

Mais on connaît les facteurs favorisants qui doivent conduire à le rechercher précocement par des examens systématiques (prise de sang au laboratoire). Ces facteurs sont :

 Antécédents familiaux.

 Surpoids.

 Hypertension artérielle.

 Pour les mères, avoir eu de gros enfants (dont le poids à la naissance était supérieur à 4,5 kg).

 Infection traînante.

  Autres manifestations associées comme trop de cholestérol ou de triglycérides (graisse dans le sang).

"Dans le diabète de type 2, 80% des patients sont en surpoids"

Tout ceci d'ailleurs s'intègre dans ce que l'on appelle le syndrome métabolique.

Les diabétiques sont-ils toujours nécessairement en surpoids ?

Dans le diabète de type 2, 80% des patients sont en surpoids. C'est un peu comme une voiture, si vous avez une Porsche et que vous roulez à 120 pas de problème, une pointe à 180, attention au permis, mais la voiture ne craint rien. En revanche si vous roulez en 2CV, à 130 le moteur ne tiendra pas longtemps. Si vous avez un pancréas faiblard, à 8O kg, ça ira, mais à 110, bonjour les dégâts. C'est pour cela que le surpoids est un facteur révélateur. Cependant, il y a des sujets obèses qui ne développeront jamais le diabète, car ils ont une très bonne capacité à sécréter l'insuline. Par les gènes, on ne naît pas tous égaux devant la santé.

Quels sont les tests qui existent pour savoir si l'on souffre de diabète?

Le diagnostic du diabète est simple. Il repose sur la mesure du taux de sucre (glycémie) dans le sang. Il se définit par un taux supérieur à 1,26g/l à deux reprises.

Plus rarement, le début est plus bruyant et la glycémie monte à près de 2g, il passe dans les urines et donne du sucre dans les urines que l'on peut détecter avec des bandelettes plongées dans les urines. C'est ce que l'on fait par exemple à la médecine du travail.

A quelle fréquence faut-il faire doser le sucre ?

La fréquence du dosage de la glycémie n'est pas identique pour tout le monde. Il dépend avant tout du risque et de la prédisposition que l'on a. C'est typiquement la question qu'il faut poser à l'occasion lorsque l'on voit son médecin. C'est aussi à l'occasion de contrôles systématiques (prescription de la pilule par exemple) qu'on peut le faire. En cas d'antécédents familiaux à titre systématique, une fois tous les deux ans est raisonnable. Sauf s'il y a des éléments nouveaux comme de la fatigue, une perte de poids ou au contraire une prise de poids, une infection traînante...

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