Programme d'entraînement cérébral : faut-il y croire ? Des jeux vidéo pour réussir à l'école ? Ne rêvez pas !

il est encore loin, le jour où l'on demandera aux enfants de faire des jeux
Il est encore loin, le jour où l'on demandera aux enfants de faire des jeux vidéo pour améliorer leurs performances scolaires... © Creatas/Thinkstock

Mais le professeur Lieury ne s'est pas contenté de tester ce jeu sur lui et ses proches : il a également mené une expérience dans un cadre scientifique, afin de déterminer si les performances des enfants étaient améliorées par l'usage du programme Kawashima. Avec sa collègue Sonia Lorant, en 2008, ils ont "testé" quatre groupes d'élèves de CM1. Les deux premiers groupes bénéficient d'un entraînement, pendant 7 semaines, à deux jeux vidéo (un par groupe) : le programme Kawashima et la Cérébrale académie, un jeu approchant. Le 3e groupe, quant à lui, doit réaliser des jeux à l'ancienne (papier-crayon), type Journal de Mickey. Enfin, le dernier groupe témoin ne bénéficie d'aucun entraînement particulier. Un pré-test et un post-test sont organisés, avec trois épreuves de type scolaire : calcul, mémorisation d'une leçon de biologie et d'une carte de géographie. Des tests cognitifs sont également proposés. L'évolution entre le pré-test et le post-test est exprimée en pourcentage.

Pas d'amélioration notable

Les résultats sont relativement déroutants. Concernant les épreuves scolaires, le groupe témoin évolue autant que le groupe papier-crayon. Le simple fait de faire ses devoirs semble augmenter les performances. Sur les tests cognitifs, en particulier celui sur le raisonnement, le groupe contrôle fait beaucoup mieux que le groupe Kawashima. Attention : ne pas en déduire pour autant que Kawashima et consorts réduisent la capacité de raisonnement car une augmentation de 20 % des performances n'est pas suffisamment significative. Les cobayes Kawashima font en revanche un peu mieux sur les chiffres, tandis que les performances sur les symboles sont comparables à celle du groupe témoin.

Conclusion : globalement, les jeux d'entraînement cérébral ne semblent pas augmenter ni les performances scolaires ni les performances cognitives des enfants de façon notable, et ce malgré un entraînement régulier.

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