10 réponses sur le traitement de la douleur Comment mesurer la douleur ?

L'ennui avec la douleur, c'est qu'elle est tout de même subjective : personne ne la ressent de la même façon ni avec la même intensité. Ce qui peut faire figure de douleur légère pour l'un peut s'avérer totalement insupportable pour l'autre. Et cela n'a rien à voir avec le fait d'être douillet ou courageux.

Le problème, c'est qu'il s'agit d'une sensation particulièrement difficile à évaluer. Les professionnels de santé ont donc planché pour trouver des solutions acceptables pour décrire la douleur. Plusieurs instruments sont aujourd'hui à la disposition du patient.

 Pour les patients qui peuvent communiquer verbalement, l'essentiel de la procédure consiste à leur demander de décrire leur douleur, à l'aide d'un questionnaire précis où des mots descriptifs leur sont suggérés.

Une échelle de 1 à 10 leur est également proposée, 1 représentant une absence de douleur et 10 une douleur insupportable telle que l'idée qu'ils se font de la torture. Les patients doivent alors "noter" leur douleur. "Bien sûr, d'un patient à l'autre, cela ne correspond à rien, précise Thierry Binoche. En revanche, pour un même patient, s'il évalue sa douleur à 8 avant un traitement puis à 4 après, on peut en déduire que ce traitement fonctionne."

 Plus compliqué : les personnes qui ne peuvent pas communiquer verbalement. Cela concerne principalement les enfants et les personnes âgées. Les spécialistes utilisent principalement deux méthodes :

- On peut demander au patient d'exprimer sa douleur sur une échelle qui utilise des petits bonshommes plus ou moins souriants plutôt que des chiffres.

- L'observation du comportement donne également de bonnes indications. Il existe effectivement une échelle du comportement à laquelle le médecin peut se référer.

 Une autre méthode existe, encore assez peu utilisée bien que très intéressante. Un nouvel appareil, un émulateur de douleur baptisé "pain matcher" permet une mesure plus rigoureuse de la douleur. Des stimulations électriques douloureuses sont envoyées au patient. Elles sont de plus en plus fortes. Cela permet de déterminer un seuil de perception du stimulus, puis un seuil de douleur équivalente à celle ressentie à cause de la pathologie et enfin un seuil de douleur maximum supportable. Ainsi, on obtient une mesure claire et chiffrée de la douleur éprouvée par le patient.

Sommaire