10 réponses sur le traitement de la douleur C'est quoi l'effet placebo ?

La puissance de l'esprit et de la suggestion peuvent aussi avoir des effets étonnants sur la douleur. C'est ce qu'on appelle l'effet placebo : le simple fait de prendre un médicament, même s'il ne contient aucune substance active, peut engendrer une amélioration de l'état du patient. "Même pour les "vrais" médicaments, une étude a démontré qu'environ 30 % du résultat total est lié à l'effet placebo", commente Thierry Binoche.

Le fonctionnement est en réalité très simple et peut aussi s'observer dans la vie quotidienne. L'organisme anticipe le résultat de l'action qui vient d'être faite, via des mécanismes complètement inconscients. Le cerveau actionne alors un processus qui va permettre d'enrayer partiellement la douleur.

Anticipation

On a trop tendance à négliger cet effet placebo, considérant qu'il s'agit d'un "faux effet". Pourtant, ses bénéfices sont réels. Il se manifeste au quotidien, la plupart du temps de façon inconsciente. Ainsi, vous avez peut-être remarqué que vous avez moins soif, tout de suite après avoir bu deux ou trois gorgées d'eau. Et pourtant... La sensation de soif est due au fait qu'il n'y a plus assez d'eau dans le sang. Avant que celle que vous venez d'ingérer parvienne jusque dans vos artères, il va tout de même falloir un peu de temps !

Malgré tout, vous avez la sensation d'avoir étanché votre soif : effet placebo. C'est lui aussi qui fait que vous vous sentez mieux en ressortant de chez le médecin, alors que vous n'avez pas encore avalé le moindre cachet. Le simple fait de savoir que c'est bien un gros rhume et non une méningite vous a déjà partiellement remis sur pied. Certains s'entraînent à pratiquer l'effet placebo de façon consciente. C'est le cas, par exemple, des fakirs, qui peuvent s'asseoir sur des clous sans donner l'impression de souffrir.

Ce pouvoir de l'esprit sur la douleur se décline également de façon négative : on parle alors d'effet nocebo. A force de se convaincre que l'on a mal quelque part, on peut finir par avoir une "vraie" douleur, explicable physiologiquement.

Bien sûr, ce pouvoir de suggestion a ses limites, sinon on n'aurait plus besoin de médicaments... En outre, si jamais il y a "déception métabolique", que l'effet escompté ne se produit pas, le patient est complètement déconditionné et n'y "croira" plus. Donc plus d'effet.

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