Erreurs médicales : comment parvenir au zéro défaut ? Et si on dépénalisait l'erreur médicale ?

Le problème avec l'erreur médicale en France, c'est qu'elle est particulièrement taboue. La culture du secret reste très forte. Conséquence : on aurait plutôt franchement tendance à masquer les erreurs. Or, c'est au contraire en les mettant au jour, en les décortiquant qu'on pourra améliorer les pratiques.

C'est ce raisonnement qu'ont suivi les responsables du Lien pour proposer une mesure qui peut paraître surprenante au premier abord. "Pourquoi ne pas dépénaliser l'erreur médicale", suggère Alain-Michel Ceretti, conseiller santé auprès du médiateur de la République et ancien président de l'association. Ainsi, en dépénalisant l'erreur, elle sera probablement mieux remontée. Ce qui permettra de compiler les expériences pour mieux les analyser et revenir avec des propositions plus concrètes et adaptées pour améliorer la situation. Cela n'empêcherait pas, bien évidemment, les victimes d'être indemnisées et la faute reconnue.

Anonymiser les déclarations

"Dépénaliser les erreurs permettrait de mieux les faire remonter"

L'idée est véritablement d'apprendre de ses erreurs plutôt que d'ajouter une erreur à l'erreur en taisant la situation, qui risque alors de se reproduire. A l'inverse, pour inciter à la transparence, il faudrait donc "pénaliser le défaut de déclaration, estime Claude Rambaud, présidente du Lien. Nous pourrions également envisager de garantir à ceux qui signalent des événements indésirables graves que les sanctions administratives leur seront évitées."

Une autre mesure incitative pourrait être l'anonymisation des déclarations. "Mais les victimes doivent pouvoir garder la certitude qu'elles auront accès aux informations et qu'elles pourront connaître l'affaire dans son intégralité", tempère Claude Rambaud.

Des idées un peu à contre-courant, mais qui pourraient sûrement aider à booster la déclaration de ces événements indésirables graves, désormais prévue par la loi.

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