Cancers : des traitements qui suivent le rythme biologique du malade

Les traitements contre les cancers sont aujourd'hui de vrais programmes sur mesure pour les malades. L'Unité Inserm dirigée par Francis Levi va encore plus loin avec l'étude TEMPO sur les rythmes biologiques coordonnés aux traitements.
Les chercheurs ont montré que le sexe, le profil génétique et le rythme biologique sont déterminants pour choisir la meilleure fenêtre d'administration du traitement. Autrement dit, une femme ou un homme avec ses différences génétiques ne répondra de la même manière au traitement en fonction de son rythme biologique, d'où l'importance d'en tenir compte avant d'administrer des médicaments.
Si la chimiothérapie reste un outil indispensable dans le traitement de la plupart des cancers, les effets secondaires sont nombreux et parfois contre-productifs. Afin de diminuer les effets toxiques de la chimiothérapie, les chercheurs ont tenu compte de l'horloge interne, c'est la chronothérapie. Avec pour objectif de cibler le meilleur moment de la journée pour prendre le traitement, les chercheurs ont effectué des tests sur des souris. La toxicité des molécules injectées varie du simple au triple en fonction de l'heure d'administration. Une des deux molécules testées est moins néfaste quand elle est administrée en début de nuit alors que l'autre est plus efficace vers 5 h du matin.
Des essais sont déjà en cours à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif. La chronothérapie est appliquée de plus en plus en Europe à l'aide d'une chronopompe qui délivre les médicaments en fonction des paramètres du patient indiqués par l'équipe médicale. Cette pompe permet aussi aux malades une autonomie plus importante et un maintien de leur qualité de vie. Les traitements futurs devront donc prendre en compte les caractéristiques de l'individu, mais aussi les rythmes biologiques pour réduire les effets secondaires et améliorer ainsi la tolérance en cas de thérapie lourde.  

Pour en savoir plus : le site de l'Inserm