Yoga et hypnose plébiscitées par 63 % des Français en cas de cancer

Les approches complémentaires sont de plus en plus reconnues et appréciées de Français selon un sondage Viavoice réalisé pour l'Institut Curie.

Yoga et hypnose plébiscitées par 63 % des Français en cas de cancer
© Yuri Arcurs - Fotolia.com

A la question "diriez-vous que les médecines alternatives apportent un bien-être supplémentaire aux patients traités pour un cancer ?", les Français répondent oui à 63 % selon l'enquête Baromètre Cancer 2013 réalisé par Viavoice pour l'Institut Curie. Ces techniques, comme la sophrologie ou l'hypnose, sont de plus en plus reconnues et plébiscitées pour leur capacité à améliorer la qualité des vie des patients, en particulier pour soulager certains effets secondaires des traitements. Et les femmes y sont particulièrement sensibles : 69 % d'entre elles les jugent "importantes" alors que 36 % des hommes les perçoivent comme "pas importantes". A l'Institut Curie où de nombreux professionnels sont formés à ces approches, l'objectif est avant tout d'atténuer les souffrances physiques et psychologiques des patients, de manière encadrée et toujours en complément des traitements classiques. L'hypnose aide par exemple de nombreux patients à maîtriser leurs douleurs et leurs angoisses. "Le patient reprend un peu le contrôle sur sa maladie et participe activement à son bien-être, y compris chez lui quand il ressent par exemple des effets secondaires", note le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre et responsable de l'unité de psycho-oncologie à l'Institut Curie. "Cette idée de reprise de contrôle est d'autant plus importante chez les patientes jeunes et actives", précise-t-elle, tout en déplorant que bien que de plus en plus d'études scientifiques démontrent leur rôle positif, ces soins complémentaire restent cependant limités à un petit nombre de patients et ne sont actuellement pas pris en charge par la Sécurité sociale

11487
Séance d'activité physique à l'Institut Curie. © Christophe Hargouès / Institut Curie

La prise en charge psychologique, incontournable
Ce n'est pas une surprise, la psychologie est considérée comme un élément principal de la prise en charge en cancérologie. Six Français sur dix (59%) y accordent une importance majeure. "De même que la mise en place de cellules de crise est désormais prioritaire en cas de catastrophe naturelle, la prise en charge psychologique est indispensable et évidente lors d'un diagnostic de cancer", confirme le Pr Pierre Teillac, Directeur de l'Ensemble Hospitalier de l'Institut Curie.
Autre question posée par cette enquête, celle des soins en ambulatoire. Si chaque venue à l'hôpital est raccourcie, c'est mieux pour le patient. 8 Français sur 10 jugent en effet préférable la prise en charge en ambulatoire (ou hospitalisation de jour), qui permet aux patients de rentrer chez eux le jour même après les soins. Et de rester auprès de leur famille, donc de maintenir un lien social (pour 53 % des personnes interrogées) et un meilleur état psychologique (31 %). Au-delà de l'aspect psychologique pour les patients, ce type de prise en charge apporte des bénéfices médicaux, en particulier il diminue le risque d'infections nosocomiales et le risque de maladies thrombo-emboliques. Reste que l'efficacité des traitements doit être équivalente à celle obtenue en hospitalisation classique et que les patients doivent bénéficier d'un suivi et d'un accompagnement afin de se sentir sécurisé tout au long de leurs soins.

Cancer : et après ?
Certes les progrès de la recherche, les innovations technologiques, les traitements toujours plus performants avec à la clé des rémissions chaque jour plus nombreuses ont pour conséquence une constante amélioration du taux de survie du cancer. Mais face à l'amélioration du taux de survie, quelle vision les Français ont-ils du retour à la vie quotidienne ? Si 72 % des personnes interrogées estiment qu'une personne guérie du cancer peut retrouver la même vie qu'avant la maladie, ils pointent cependant plusieurs difficultés. Ils citent en priorité la réinsertion professionnelle (30 %), la reprise d'une vie sociale (21 %) et les difficultés psychologiques liées à la crainte d'une rechute (21 %). Ainsi si le retour à la vie quotidienne semble possible, les Français sont pleinement conscients des difficultés rencontrées. C'est aussi dans cette optique que l'Institut Curie, met en place des programmes d'accompagnement dans la période d'après-cancer. Le programme Activ' propose par exemple des ateliers diététiques et des cours d'activité physique aux femmes ayant été traitées pour un cancer du sein. Une manière de se réapproprier leurs corps et de revenir peu à peu et en toute autonomie à une vie normale.

Sources : Conférence de presse Institut Curie (5/09/2013) - Sondage Viavoice par téléphone du 8 juin au 3 août 2013 pour l'Institut Curie auprès d'un échantillon représentatif de 1 800 personnes de 18 ans et plus.