La prise d'antidépresseurs à l'origine d'accidents de la route

Le risque d'accident de la route est augmenté par la prise d'antidépresseurs, et cela en début de traitement ou lors de sa modification. C'est en croisant des fichiers de police avec ceux de l'assurance maladie que l'Inserm et l'ANSM sont parvenus à ces résultats.

La prise d'antidépresseurs à l'origine d'accidents de la route
© Deyan Georgiev - Fotolia

L'agence du médicament (ANSM) prévient que la prise d'antidépresseurs augmenterait le risque d'accident de la route en début de traitement ou lors de sa modification. Elle appelle ainsi à une "vigilance" spéciale. Les médicaments les plus susceptibles de provoquer un accident sont les benzodiazépines qui sont utilisés pour dormir ou comme anxiolytiques. Doublant le risque, ils sont largement devant les antiépileptiques.

Un risque accru de 49 %

Ces résultats sont issus d'une étude menée par l'Inserm et l'ANSM sur près de 73 000 conducteurs impliqués dans des accidents corporels de la route entre 2005 et 2008. Les chercheurs ont en fait croisé les fichiers de police sur les accidents de la route impliquant des blessés avec ceux de l'assurance maladie. Cela leur a permis de déterminer les médicaments prescrits à ces conducteurs dans les jours précédant l'accident. Ils ont observé qu'au moment de la mise en route du traitement, le risque d'accident était maximum puisqu'accru de 49 %. Celui-ci était augmenté de 32 % lors de la modification du traitement. Pour les 2 936 conducteurs qui avaient pris au moins un antidépresseur la veille de l'accident, ils avaient un risque majoré de 34 % d'avoir un accident.

Une évaluation difficile

M. Lagarde qui dirige une équipe Inserm à Bordeaux sur les traumatismes estime toutefois qu'il est difficile d'évaluer si ces accidents sont dus aux antidépresseurs ou à l'état dépressif. Il a par ailleurs affirmé à l'AFP qu'il ne faut "surtout pas dire aux gens de ne pas prendre d'antidépresseurs lorsqu'ils conduisent" car "ce serait la catastrophe". Cette étude devrait se poursuivre dans les années à venir sous la forme d'un observatoire épidémiologique de grande envergure.

Source : AFP