Décès suspects au CHU de Nantes à la suite de chimiothérapies

Marisol Touraine a saisi l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour enquêter sur le décès de trois patients atteints de lymphome au CHU de Nantes.

Décès suspects au CHU de Nantes à la suite de chimiothérapies
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Quatre patients, tous traités au CHU de Nantes pour des lymphomes et traités par chimiothérapie, ont présenté de graves complications entre le 10 et le 13 novembre 2016, a-t-on appris du ministère de la Santé, jeudi soir.

Ces quatre patients suivaient une cure de chimiothérapie intensive avec auto-greffe au sein du service d'hématologie lorsqu'ils ont déclaré ces complications. "Trois d'entre eux sont décédés. Le quatrième patient est toujours hospitalisé", est-il précisé dans le communiqué de presse.

Ce qui inquiète les autorités de santé, c'est la succession des cas au sein du même service. Aussi, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a immédiatement été saisie afin de mener une inspection sur les causes exactes de ces complications et sur "l'organisation, les moyens et les conditions de réalisation des chimiothérapies."

Surdosage, erreur humaine, bactérie… À ce stade, l'origine de ces complications n'est pas connue. Ce que l'on sait, c'est que "les quatre patients ont reçu un traitement par chimiothérapie comprenant le médicament cyclosphosphamide en remplacement du médicament melphalan, généralement utilisé." Ce médicament est toutefois validé par la communauté médicale et utilisé par d'autres établissements en France dans le même contexte, sans que de telles complications n'aient été rapportées.

La décision des médecins d'utiliser la cyclosphosphamide, plutôt que le melphalan, a été motivée "par les tensions d'approvisionnement européennes sur le melphalan et par leur choix de réserver les lots dont ils disposaient au traitement des patients atteints de myélome, indication pour laquelle il n'y a pas d'alternative".

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a également lancé une enquête relative aux produits. Les premières conclusions de ces enquêtes sont attendues sous sept jours.