Le virus Zika responsable d’un premier cas de myélite en Guadeloupe

Une jeune patiente infectée par le virus Zika a présenté un déficit moteur des quatre membres. Aujourd’hui, elle remarche sans aide et va mieux. Mais ce cas renforce l’hypothèse du caractère neurotropique du virus.

Le virus Zika responsable d’un premier cas de myélite en Guadeloupe
© hxdbzxy - 123 RF

La liste des complications liées au virus Zika s'allonge. On savait déjà que le virus pouvait provoquer des syndromes neurologiques de Guillain-Barré. Mais aussi qu'il était fortement suspecté d'être la cause de la multiplication des cas de microcéphalies chez les nourrissons, en particulier au Brésil. Le 8 mars, le CNRS et l'Inserm ont annoncé qu'une autre complication était possible : la myélite aiguë. Cette pathologie neurologique qui se manifeste par une atteinte sévère des membres a été observée pour la première fois par une équipe de chercheurs Inserm/CNRS et de neurologues du CHU de Pointe-à-Pitre. Ce premier cas fait l'objet d'une étude de cas dans The Lancet, le 3 mars.

En janvier 2016, une jeune fille de 15 ans a été admise au CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, avec une hémiplégie gauche et des douleurs intenses. "Le second jour de son hospitalisation, la jeune fille a présenté une rétention urinaire, précise le communiqué de presse. L'hémiplégie du côté gauche et la douleur ont empiré et les médecins ont noté la perte de sensations dans les jambes." Ils ont alors détecté de "hautes concentrations du virus dans le sérum, l'urine et le liquide céphalorachidien", soit 9 jours après l'apparition des premiers symptômes. La patiente, après avoir suivi des tests permettant d'exclure d'autres pathologies (zona, légionellose, pneumonie…), a été traitée par un anti-inflammatoire (methylprednisolone) pendant 5 jours. Le septième jour d'admission, sa condition neurologique s'est améliorée et à ce jour, la patiente est toujours hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger.

"Elle présente des signes de faiblesse modérée dans les deux jambes mais remarche sans aide". Selon les chercheurs, "ce cas renforce l'hypothèse du caractère neurotropique du virus Zika. Il met en évidence l'existence de complications neurologiques en phase aiguë de l'infection, les syndromes de Guillain Barré étant des complications post-infectieuses. Il s'agit par ailleurs d'un unique cas. Des études futures seront nécessaires."