La durée de vie s'améliore lors d'un cancer

La survie à 5 ans s’améliore pour la plupart des cancers. Toutefois, certains cancers, comme le cancer du poumon restent de très mauvais pronostic.

La durée de vie s'améliore lors d'un cancer
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Quelle a été la survie à 1, 3, 5 voire 10 ans des personnes diagnostiquées d'un cancer entre 1989 et 2010 ? De nouvelles données portant sur 53 cancers, sur la période 1989-2010 viennent d'être publiées par le réseau Francim des registres des cancers, le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon (HCL), l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national du cancer (INCa). Le rapport publié aujourd'hui donne ainsi une vision précise de la durée de vie des personnes atteintes de cancer en France.

Quels sont les cancers dont la durée de vie s'améliore ? Premier constat, les tendances observées sont encourageantes. Et pour cause : la survie à 5 ans s'améliore pour la plupart des cancers, notamment pour le cancer de la prostate (94 % de survie), le cancer du colorectal (63 % de survie) et le cancer du sein (87% de survie). De même, trois cancers du sang fréquents voient leur durée de vie s'allonger : le lymphome diffus à grandes cellules B (60 % de survie) ; le myélome multiple et le plasmocytome (54 %), ainsi que la leucémie lymphoïde chronique (85 %).

Cette amélioration s'explique, selon les auteurs du rapport, par une amélioration de la prévention (diagnostics plus précoces) et de la prise en charge (traitements plus efficaces). Par exemple, dans le cas du cancer du sein, l'amélioration de la survie est attribuée aux progrès thérapeutiques majeurs réalisés au début des années 2000, et à une augmentation de la proportion des cancers découverts à un stade précoce en lien avec le développement des pratiques de dépistage. 

Mais certains cancers fréquents restent de très mauvais pronostic. C'est le cas du cancer du poumon (17 % de survie), qui reste donc la première cause de décès par cancer chez l'homme et aujourd'hui la deuxième chez la femme. Il en est de même pour les autres cancers liés à la consommation de tabac et d'alcool, comme les cancers des voies aérodigestives et certains cancers digestifs, rendant "indispensable la poursuite d'actions de prévention contre ces cancers", précise le communiqué de presse. La présidente de l'INCA, Agnès Buzyn, a rappelé sur Europe 1 ce mardi, que la mise en place du paquet neutre à partir de mai 2016 allait dans ce sens. En revanche, elle s'est alarmée de l'assouplissement de la loi Evin, précisant que cela introduit une distinction entre publicité et information sur l'alcool et que cela devrait faire augmenter "automatiquement" la consommation d'alcool en France. "Nous avons peur d'une catastrophe sanitaire à moyen ou long terme", a-t-elle déclaré.

Les travaux mettent aussi en exergue une hétérogénéité de la survie à court et moyen terme selon les localisations cancéreuses, le sexe et l'âge. Ainsi, sur la période 2005-2010, la survie à 5 ans varie considérablement selon les cancers (de 4 % à 96 %). Elle tend à être meilleure chez les femmes, en particulier pour les tumeurs solides. Chez les jeunes, la survie est également plus élevée que chez les personnes âgées en raison notamment de traitements parfois moins agressifs. Les résultats montrent enfin qu'un certain nombre de patients peuvent encore décéder de leur cancer entre 10 et 15 ans après le diagnostic.