Les médicaments sous surveillance décryptés "Certains médicaments font l'objet d'une surveillance particuière"

Isabelle Adenot est présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens. Elle nous explique pourquoi et comment l'Afssaps a publié une liste de médicaments sous surveillance renforcée.

Quels sont les médicaments qui se trouvent sur cette liste et pourquoi doivent-ils être particulièrement surveillés ?
Isabelle Adenot
: En complément de la surveillance habituelle, certains médicaments font l'objet d'une surveillance particulière. Deux cas de figure peuvent conduire à une surveillance renforcée d'un médicament. Premier cas : les nouveaux médicaments, qui font donc l'objet d'une surveillance particulière dès le début de leur commercialisation. Ils peuvent faire l'objet d'alertes en cas de signalement d'effets secondaires non répertoriés ou graves, par exemple. Et c'est tant mieux : c'est dans un souci de sécurité.

Second cas, des médicaments déjà sur le marché depuis longtemps et dont la surveillance est renforcée suite à l'identification ou la suspicion d'un risque pour le patient. Les médicaments peuvent ensuite faire l'objet d'une réévaluation du rapport bénéfice / risque afin de savoir si on maintient ou pas le médicament sur le marché.

En quoi peuvent-ils être dangereux ?

Il y a deux types de risques. La pharmacovigilance évalue d'une part les risques liés au médicament en lui-même, c'est-à-dire les effets indésirables et, d'autre part, les risques de toxicovigilance. De fait, pour certains médicaments, par exemple les somnifères, c'est l'usage du médicament qui est potentiellement dangereuse, et non la molécule. On peut par exemple craindre des phénomènes d'accoutumance ou de surdosage.

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