25 nouvelles plaintes liées au cancer du col de l'utérus

Me Jean-Christophe Courbis, l'avocat de Marie-Océane Bourguignon, cette jeune fille qui accuse le vaccin Gardasil d'être responsable des graves troubles neurologiques dont elle souffre, a annoncé mercredi que 25 nouvelles plaintes devraient être déposées prochainement.

25 nouvelles plaintes liées au cancer du col de l'utérus
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Nouvelle offensive contre le Gardasil. C'est à l'occasion d'une conférence de presse que l'avocat Me Courbis a indiqué que 25 nouvelles plaintes seraient déposées d'ici à la fin avril contre le vaccin Gardasil, commercialisé par Sanofi Pasteur MSD. Auteur de la première plainte déposée en novembre dernier, l'avocat a précisé que les 25 plaintes pénales seraient déposées contre Sanofi et contre l'Agence du médicament (ANSM), auprès du parquet de pôle santé du tribunal de grande instance de Paris. "Le point commun entre toutes ces affaires est le délai très court entre l'injection du Gardasil et les premiers symptômes de la maladie", a-t-il indiqué, précisant qu'il espérait la désignation rapide d'experts. Parmi les pathologies les plus fréquemment évoquées par les victimes défendues par Me Coubris figurent la sclérose en plaques, le lupus, des encéphalomyélites aiguës disséminées (inflammations du système nerveux central) et des myofasciites à macrophages (une maladie qui se traduit par des douleurs musculaires et une fatigue chronique).

Manque d'efficacité, manque de recul. Des scientifiques ont de plus mis en garde mercredi contre le vaccin contre le cancer du col de l'utérus, le Gardasil, estimant que son efficacité n'était pas démontrée et qu'il pouvait comporter des risques pour les jeunes filles. "Le vaccin n'est pas plus efficace que les autres méthodes de prévention a indiqué Lucija Tomljenovic, chercheuse à l'Université canadienne de Colombie britannique, qui travaille sur les effets neurotoxiques des adjuvants vaccinaux. Il faut environ 15 à 20 ans avant que ce type de cancer se développe alors que la plupart des études ont un recul de 6 à 7 ans au maximum", a-t-elle précisé. De plus, il faut savoir que toutes les lésions induites par les papillomavirus n'évoluent pas nécessairement en cancer. "90 % se résorbent spontanément en 3 ans", précise encore Lucija Tomljenovic. Ce qui pose problème c'est que le vaccin a bien montré son efficacité contre les lésions induites par les papillomavirus HPV 16 et HPV 18, mais en revanche, il n'existe pas à l'heure actuelle de preuve prouvant son efficacité sur la diminution du nombre de cancers du col de l'utérus. En effet, entre le moment où l'on est infecté et le moment où le cancer se développe, il peut se passer entre 10 et 15 ans. Pour savoir si ce vaccin est efficace pour réduire l'incidence du cancer du col de l'utérus, il faut donc attendre au moins 10 ans. C'est précisément cela que reprochent plus de 700 médecins et professionnels de santé à l'origine de la pétition contre le Gardasil. Enfin, certains scientifiques émettent aussi des doutes quant à l'innocuité de ce vaccin, qui contient de l'aluminium comme adjuvant. Bien que les autorités de santé demeurent rassurantes et continuent d'affirmer que le nombre d'effets secondaires est stable depuis la commercialisation du Gardasil, des données susceptibles de modifier ce rapport bénéfice / risque ont été présentées la semaine dernière lors d'un congrès sur l'auto-immunité à Nice.

On dispose actuellement d'une autre stratégie contre le cancer de l'utérus : le frottis. Alors que le vaccin est un moyen de prévention primaire, qui évite l'apparition de lésions précancéreuses, le frottis, est un moyen de prévention secondaire, qui permet de les dépister une fois qu'elles sont apparues afin de les traiter et ainsi d'éviter qu'elles n'évoluent en cancer. Et il est efficace : le cancer du col de l'utérus touche deux fois moins de femmes qu'il y a 35 ans, rappelait l'Institut national du cancer (Inca) à l'occasion d'une campagne pour le frottis. "90 % des cancers du col de l'utérus pourraient être évités par un dépistage des femmes tous les 3 ans", assure de plus l'Inca. Seul problème : en France, 40 % des femmes ne font pas de frottis régulièrement, faute de suivi. Un constat, qui confirme selon les autorités de santé, la nécessité de maintenir les deux stratégies, vaccin et frottis.