Sous pilule ou enceinte, surveillez votre tension artérielle

Les trois périodes hormonales clés de la vie hormonale des femmes, que sont la contraception, la grossesse et la ménopause, exposent à un risque plus élevé d'élévation de la tension artérielle.

Sous pilule ou enceinte, surveillez votre tension artérielle
© belchonock - 123 RF

La mesure régulière de la pression artérielle lors de consultations médicales permet de dépister une éventuelle hypertension artérielle. Non contrôlée, elle est dangereuse, car elle fatigue le cœur, crée des lésions graves au niveau des artères et figure parmi les premiers facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux. Les femmes doivent particulièrement y être attentives lors des périodes de modifications hormonales.

La contraception

Le saviez-vous ? Prendre un contraceptif hormonal peut être un facteur de risque d'hypertension artérielle. Les coupables, ce sont les œstrogènes de synthèse contenus dans les pilules combinées, mais aussi dans les patchs, anneaux et implants contraceptifs. C'est pourquoi, la première prise d'une contraception hormonale est l'occasion de réaliser un dépistage initial de l'hypertension artérielle et un suivi de la pression artérielle, rappelle la Fédération Française de Cardiologie dans un communiqué de presse. Elle concerne "moins de 1 à 2 % des utilisatrices néanmoins et s'observe essentiellement chez les femmes de plus de 35 ans, obèses ou ayant des antécédents familiaux d'hypertension artérielle, précise le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC. Le plus souvent, la pression artérielle se normalise dans les 6 mois suivant l'arrêt de la contraception". Dans le cas contraire, un bilan approfondi de l'hypertension sera nécessaire. Par ailleurs, toutes les femmes après 40 ans, doivent également faire le point avec leur gynécologue.

La grossesse

10 à 15% des femmes développent une hypertension artérielle pendant leur grossesse en raison du développement imparfait du placenta qui nourrit le fœtus. Le plus souvent, elle apparaît à partir du 2e trimestre et doit être prise en charge afin d'éviter les complications maternelle et fœtales. C'est pourquoi, "son dépistage doit être réalisé tous les mois dès le premier trimestre", recommande la FFC. La grossesse sert d'ailleurs de loupe pour identifier les femmes à risque cardiovasculaire.

La ménopause

Avec la ménopause, qui apparaît en moyenne vers 50 ans, la sécrétion des œstrogènes diminue progressivement. Leur effet protecteur sur le cœur aussi (les parois des artères deviennent plus rigides). Dans le même temps, les femmes ont tendance à prendre du poids, en particulier au niveau abdominal, et voient souvent leurs taux de sucre et de graisse augmenter. Ces facteurs de risques cardiovasculaires s'accumulant, elles doivent redoubler de vigilance en adoptant de bons réflexes alimentaires et en pratiquant une activité physique régulière. En effet, une femme ménopausée hypertendue aura un risque plus élevé qu'un homme de présenter un accident cardio-vasculaire et un AVC. Par ailleurs, la FFC précise que les traitements hormonaux (œstrogènes transcutanés et progestérone naturelle) n'induisent pas d'élévation de la pression artérielle ni de prise de poids. "Après une discussion de la balance globale bénéfices-risques avec la patiente, il peut être prescrit dans un objectif d'amélioration de la qualité de vie. Le médecin tiendra compte de l'âge (avant 60 ans), de l'ancienneté de la ménopause (dans les 5 ans qui suivent l'arrêt des règles), des antécédents thrombo-emboliques veineux et artériels personnels et familiaux, ainsi que les risques de cancer, notamment du sein. Sa prescription doit être réévaluée tous les ans, assortie d'un suivi cardio-gynécologique régulier."

En prévention

La mesure régulière de la pression artérielle lors de consultations médicales permet de dépister une éventuelle hypertension artérielle. Au-delà de 14/9, une surveillance doit être mise en place, avec si besoin une prise en charge thérapeutique. La prévention de l'hypertension passe par l'adoption d'une hygiène de vie saine (alimentation équilibrée, apports limités en sel et en alcool, arrêt du tabac, prévention du stress et activité physique régulière).