Isabelle : "Il faut s'accrocher et ne jamais lâcher" La passion de la course

'on m'a orientée vers une équipe de marathoniens. les premières fois, j'étais
"On m'a orientée vers une équipe de marathoniens. Les premières fois, j'étais épuisée, je pensais ne jamais pouvoir y arriver" © DR

Comment est née votre passion pour la course longue distance ?

Au départ, c'était un hasard. La maladie était derrière, mes enfants étaient suffisamment grands, j'ai voulu faire quelque chose pour moi. Je me suis inscrite à un cours d'entraînement de ma ville. J'ai ressenti une douleur au ventre le lendemain, je me suis demandé ce qui m'arrivait. En fait, c'était la première fois que je ressentais mes abdos ! Ça m'a fait beaucoup de bien. Sauf qu'au bout de trois mois, l'entraîneur n'est pas revenu. Ça m'a mise en colère ! On m'a alors orientée vers une équipe de marathoniens. Les premières fois, j'étais épuisée, je pensais ne jamais pouvoir y arriver. Et puis je suis tombée dedans. Ils m'ont emmenée sur des courses et un an plus tard je participais au Marathon des Sables. Je ne partais de rien. J'ai profité de l'influence du groupe. L'avantage c'est qu'en course à pied, on progresse vite. C'est comme le tricot ! A la différence du tennis ou d'autres sports où on doit apprendre un geste, une technique, là c'est très satisfaisant : on devient de plus en plus léger, et vite. Il suffit de peu de choses pour que ça bascule dans le bien-être : il faut juste mettre un pied devant l'autre. On sait tous faire ça.

Quelle place occupe la course dans votre vie ?

Ça me prend énormément de temps, mais je peux me le permettre parce que mes enfants sont grands. Je tenais à accompagner mon dernier jusqu'au bout. Ça me prend deux à trois soirs par semaine où je cours à chaque fois entre 1h10 et 1h30, 1h30 à 2h le samedi et je fais une course ou une autre sortie longue le dimanche. Sans compter les vacances. Quand je choisis une destination, je m'arrange pour qu'il y ait une course. Ça permet de rencontrer la population, puisque je ne pars pas forcément avec un organisme. Je m'inscris et rencontre les gens sur place. On voit le pays de très près, on rencontre, et on nous réserve la plupart du temps un accueil sympathique.

"Il suffit de peu de choses pour que ça bascule dans le bien-être : il faut juste mettre un pied devant l'autre"

Quelles sont les spécificités des courses longue distance ?

Une course longue c'est une course en nature qui prend plus de temps qu'un marathon. On commence à réfléchir à ce qu'on mange, à ce qu'on boit. En nature, on a les difficultés de la nature (les racines, etc..). Le marathon c'est sur le bitume et c'est globalement une grande ligne droite de 4h. Et les lignes droites, c'est ennuyeux... Je préfère les longues courses, qui peuvent durer 12h, 26h. Parfois on marche, parfois on traverse des dunes, on s'arrête, on accélère. Pour l'Ultra-Trike du Mont Blanc par exemple, le paysage change tout le temps, c'est une telle concentration qu'on n'a pas le temps de dire "ouf". On dit que c'est la plus dure d'Europe.

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