L’ibuprofène à forte dose augmente le risque cardiovasculaire

Le Nurofen ou l'Advil, utilisés pour soigner la fièvre et la douleur, doivent être prescrits avec précaution chez les patients à risque cardiovasculaire, met en garde l'Agence européenne du médicament.

L’ibuprofène à forte dose augmente le risque cardiovasculaire
© Lars Zahner

Pris à très forte dose, l’ibuprofène augmente légèrement le risque de faire un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC) selon l’Agence européenne du médicament (EMA), qui invite donc les médecins à évaluer "soigneusement" le risque cardiovasculaire d’un patient avant de prescrire de l’ibuprofène à doses importantes et sur une longue durée. 

Le risque cardiovasculaire de l’ibuprofène à forte dose est semblable à celui de l’anti-douleur diclofénac (Voltarène et génériques), relève le PRAC. Un médicament dont l’utilisation est déjà restreinte depuis 2013 chez les individus ayant des problèmes cardio-vasculaires. 

Des risques pour qui ? Seuls les patients prenant des doses élevées de ce médicament (2 400 mg par jour) sont potentiellement concernées. En revanche, ce risque accru ne concerne pas les personnes prenant moins de 1 200 mg par jour. C’est en fait le cas de la majorité des patients puisque les doses habituelles chez l’adulte sont de 200 à 400 mg jusqu’à trois fois par jour. 

En conséquence, "les fortes doses d’ibuprofène doivent être évitées chez les patients avec une hypertension artérielle non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive, une cardiopathie ischémique, une artériopathie périphérique et/ou une maladie vasculaire cérébrale", précise les autorités de santé françaises dans un communiqué (ANSM). Par ailleurs, un traitement au long cours par ibuprofène, et particulièrement en cas de fortes doses d’ibuprofène, ne doit être instauré par le médecin qu'après une évaluation attentive chez les patients présentant des facteurs de risque d'événements cardiovasculaires (hypertension, cholestérol, diabète sucré et tabagisme). 

Nurofen, Advil... Prudence en cas d'automédication. Vendu depuis les années 60, l’ibuprofène est largement utilisé contre la douleur et l’inflammation. Les médicaments contenant cette molécule sont commercialisés sous plusieurs noms commerciaux tels que Nurofen ou Advil. Certaines formes sont même en vente libre en France ainsi que dans plusieurs pays européens. Afin de limiter les risques liés à l'auto-médication, l'ANSM rappelle que le traitement par ibuprofène "ne doit pas dépasser 5 jours ou 3 jours si la fièvre persiste".

Les gels et crèmes ne sont pas concernés. Cet avis ne concerne que les traitements pris par voie orale et non les crèmes et gels à base d’ibuprofène. Déjà approuvées au niveau national, les recommandations du PRAC doivent être encore approuvées par le comité européen de coordination (CMDh), entité européenne représentant les différentes agences nationales du médicament.